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Sur Internet, une vidéo m’est tombée sous les yeux (elle date du 3 mars 2008) et je l’ai regardée jusqu’à la fin : Dominique Noguez est modeste, il s’exprime clairement. Mais je ne sais s’il est vraiment connu. Il ne figure pas sur la liste du prix Goncourt, décerné aujourd’hui à 13 heures.
J’ai alors cherché dans mes étagères à double fond et j’ai retrouvé un petit livre de lui : en voici un extrait.
« L’enseignement de l’histoire a pourtant été solennellement banni en 2020 de toute notre Euramérique (surtout, il est vrai, dans sa partie européenne) : il ne fallait pas encombrer les cerveaux menacés par la nouvelle épidémie d’amnésie spongiforme et puis, disait-on, l’histoire encourageait les nationalismes.
Voyant mon étonnement, X2 m’avoua qu’en réalité il n’en était pas à son premier voyage et que, d’abord parti, comme moi, à la recherche de frissons et de dépaysement, il s’était, comme moi, passionné pour ce que la connaissance du passé avait d’éclairant et de libérateur.
– En refaisant le parcours en arrière, on revoit les carrefours, les moments d’hésitation, on devine ce qui serait advenu si l’on avait fait d’autres choix. On se dit parfois qu’on revient de loin, mais parfois aussi qu’on a jeté chemin faisant quelques bébés avec l’eau des bains. Bref, on retrouve la contingence et la liberté. Et l’esprit critique. Et le désir d’agir. »
(Dominique Noguez, Saut à l’élastique dans le temps, Mercure de France, 2002.)