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déconstruction, Gilles Deleuze, Jacques Derrida, Marto, Paris 10e, philosophie, rue Bichat, terrassement, Zelda Fitzgerald
Cette immense excavation – le long de la rue Bichat jusqu’au carrefour de la rue du Faubourg-du-Temple, Paris, 10e – avec son interminable mur de Berlin, mais en tôle, montre bien que dans le secteur du bâtiment tout va.
(Photos prises le 17 novembre. Cliquer pour agrandir.)
Je ne sais trop ce qui va remplacer, de ce côté là, les petites boutiques (café, permis de conduire, et ce lieu étrange de « création de sites Internet », en décrépitude depuis des années, dont je n’ai pas retrouvé la photo sur Le Chasse-clou…) qui faisaient face à l’épicerie et à l’enseigne qui me rappelle avec douceur l’écrivain Zelda Fitzgerald.
(Photo : cliquer pour agrandir.)
Les « philosophies post-modernes » selon Wikipédia (la peste soit de la bobine permanente du quêteur sur ce site !) embrassent dans la même catégorie une théorie de penseurs de l’époque, ainsi que tous les autres…
(Photo : cliquer pour agrandir.)
La « déconstruction » est en cours : Jacques Derrida en tirerait une application de sa philosophie et « le terrassement » devrait bientôt suivre. Gilles Deleuze, quant à lui, se tient en embuscade, un saxo ténor à la main.
(Photo : cliquer pour agrandir.)
Les concepts s’écrivent désormais en béton armé et la philosophie doit se pratiquer, selon le précepte nietzschéen, à coups de Marto.
(Photo : cliquer pour découvrir.)
brigetoun a dit:
la palissade (belle) prouve que intention a été acceptée, argent affecté, que, sans doute la destruction est en train ou terminée, mais ne garantit pas que le terrassement et la suite sont imminents. Derrida oui, un financier oui sans doute, Deleuze attend.
(pour le quêteur, une impression de familiarité maintenant, me manquera peut-être)
Dominique Hasselmann a dit:
@ brigetoun : l’impression, sur Wikipédia, surtout quand il n’y a pas de photo de l’auteur recherché, de voir toujours le même portrait, interchangeable selon tous les noms tapés : un monde à la Orwell !
brigetoun a dit:
oui, mais un moment pour les villes sottes d’hésitation, enfin sauf si c’est Euclide ou Lao Tseu qui sont cherchés
PdB a dit:
(Ici un texte assez argumenté ainsi qu’une photo de ce coin de rue)
en effet le bâtiment va dans le 10 : coin de la rue Sainte Marthe, de la rue Viq d’Azir, du faubourg et du boulevard, sur le faubourg du temple, un peu plus haut aussi : que de chantiers pour not’bon maire (mais il paraît qu’il ne se représentera pas ? ne serait-il pas un peu… marteau ? ^^)
Dominique Hasselmann a dit:
@ PdB: Delanoë a d’autres préoccupations concernant des arrondissements plus huppés.
Pierre Chantelois a dit:
Message subliminal : my little sister is a gr… qui devrait s’accorder en genre sinon en nombre avec les références de cette rubrique 🙂
Dominique Hasselmann a dit:
@ Pierre Chantelois : c’est une sorte de teasing…
lignes bleues a dit:
philosophe et psychologue donc : Marto (piqueur ?) un nom « prédestiné ». Dans le même ordre d’idée, Louchez opticien (à Gisors je crois) et le Docteur Papa, gynécologue accoucheur (juste à côté de la sortie de métro Saint-Paul, s’il est toujours là)
Dominique Hasselmann a dit:
@ lignes bleues : et Christophe Barbier, pour L’Express ?
JEA a dit:
Pour ses clips publicitaires, la Société de déconstruction et de terrassement (singuliers singuliers) utilise comme bande son la chanson : « Si j’avais un Marto-oo.. »
Dominique Hasselmann a dit:
@ JEA : cela s’imposait, ça va, ils ne manquent pas d’humour.
Désormière a dit:
Cette photo de palissade ondulée me rappelle une video d’art où un personnage, muni d’un petit bâton le laisse traîner le long d’une grille interminable et fait un bruit d’enfer. J’ai oublié le nom de l’artiste, j’avais oublié la video. Tous les enfants sont les précurseurs et les continuateurs de cette oeuvre ludique. Aujourd’hui, je crois qu’il faudrait à nous tous une palissade et un bâton pour faire beaucoup de bruit et couvrir le vacarme de la démolition de notre société.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Désormière : oui, un exercice musical que chacun a pratiqué… Il y a aussi les concerts de casseroles à remettre à l’honneur !
Dominique Autrou a dit:
« Vous savez que le manifeste du Parti Communiste a été publié la même année qu’Alice au Pays des Merveilles » (souvenir d’un film de Godard dont j’ai oublié le titre).
Je reconnais que cette citation n’a rien à faire ici, mais c’est la photo des conduits de cheminées, noirâtres, comme en positif, qui me l’a remise en mémoire. Il faut dire aussi que Google nous rappelle l’anniversaire de Daguerre toutes les cinq minutes !
Dominique Hasselmann a dit:
@ Dominique Autrou : Merci pour la citation, c’était dans Hélas pour moi (1991), jamais vu.
Par contre, ton oeil-objectif a bien repéré ces traces incroyables de cheminées, aperçues déjà dans je ne sais plus quel film…
caro.carito a dit:
Tu dis Deleuze et j’entends sa voix dans un ou deux des enregistrements que j’ai écoutés il y a peu. Une voix singulière.
Dominique Hasselmann a dit:
@ caro.carito : une parole unique et un regard aigu, par exemple sur le cinéma…
Zoë Lucider a dit:
Cherchant sur wikipédia s’il existait un article sur Laurent Perrin, un ami cinéaste perdu de vue dont je viens de regarder à la télé Ferlinghetti le dernier beatnik (92 ans, magnifique de vitalité), j’ai eu un choc, j’ai cru que ce visage était celui de cet ami que je n’ai pas revu depuis longtemps. La peste soit… comme tu dis. Il y a une expression populaire pour ça, « taper l’incruste ».
Dominique Hasselmann a dit:
@ Zoë Lucider : cette figure, dans le genre prédicateur tendant la sébile, est insupportable et prête (si l’on ose dire) parfois à confusion.
Je n’ai pas pu voir l’émission sur Lawrence Ferlinghetti (attention, en haut à gauche, ce n’est pas son portrait !), j’ai juste ce livre de lui avec feuille transparente sur la couverture : Un regard sur le monde (Christian Bourgois, achevé d’imprimer le 30 novembre 1969). Extrait page 11, traduction par Mary Beach et Claude Pélieu :
Loin au-dessus du trop-plein d’un port
« Loin au-dessus du trop-plein d’un port
de maisons non calfatées
au milieu des calottes grecques
Une femme colle des voiles sur le vent
accrochant ses drapeaux matinaux
avec des fichoirs en bois
O beau mammifère
aux seins presque nus
projetant des ombres tendues
lorsqu’elle étend les bras
pour enfin pendre le dernier de ses péchés
blanchis à la chaux
humides et amoureux
s’entortillant autour d’elle
se plaquant contre sa peau
Alors surprise
les bras levés »
Zoë Lucider a dit:
Beau poème en ponctuation. merci Dominique
un promeneur a dit:
ville-palimpseste, horreur du vide, temporaires terrains vagues (vagues pour surfer sans doute ?), grandes marées civilisatrices: je me suis toujours demandé ce qu’on fait de tous ces déchets de béton; des terrils ?
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