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Film marocain, Sur la planche, se déroule à Tanger (le soleil de carte postale s’est absenté), avec une fille qui travaille dans une usine de mise en boîtes de crevettes une fois décortiquées à la main, et c’est l’histoire touchante de ses dérives, de ses rencontres, de son exploitation, de sa vie confinée d’où elle cherche à s’évader.

(Photo : MK2 Beaubourg, hier soir à Paris. Cliquer pour agrandir.)

La cinéaste Leïla Kilani met en scène la même fougue que son interprète principale, la même sensibilité que les trois autres actrices. Les « filles-crevettes », à l’odeur prégnante, sont l’inverse des « filles-textiles », celles qui travaillent dans le prêt-à-porter de marque, et les trafics en tous genres représentent pour elles la seule manière de s’en sortir.

(Photo : cliquer pour agrandir.)

Les plans sont filmés à l’arraché, sans fioritures, la nuit est la nuit, la pluie est la pluie et balaie l’espace urbain, l’arabe est une langue qui chante, la voix off un murmure poétique, un chant, une mélopée obsédante.

Il existe une rage dans ce film, une énergie peu commune (les petites fictions françaises font pâle figure avec leurs champs/contre-champs académiques) qui aident à croire que la révolte est toujours là, malgré les bourrasques ou l’ordonnancement des usines, alimentaires ou automobiles, qui tient lieu de ligne de vie.

(Photo : cliquer pour agrandir.)

(Mustapha Oumguil)