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Pourquoi faudrait-il s’asseoir de manière tellement droite en pleine rue (même si les bancs publics se font de plus en plus rares) ?
Pourquoi un peintre prendrait-il en modèle cette chaise alors qu’elle n’est pas recouverte de la même paille que son chapeau ?
Pourquoi stationnerait-elle au beau milieu du trottoir au risque d’attraper un PV tout à fait mérité ?
Pourquoi le mobilier urbain serait-il attribué à quelqu’un qui ne s’appellerait pas Jean-Claude Decaux ?
Pourquoi la solitude d’une chaise fait-elle un peu mal au cœur, rendue à l’inutilité visible d’une présence détachée ?
(Photo : Paris, rue Bichat, 10e, le 18 mai. Cliquer pour agrandir.)
(Jay Jay Johnson, Blue Trombone)
brigetoun a dit:
pourquoi cela semble-t-il aussi surprenant, alors qu’il y a encore peu de temps, une chaise sur le pas de la porte c’était la norme ici, et elle pouvait être désertée un moment.
En tout cas elle me séduit celle ci – est ce son air penché ? sa solide franchise ?
Dominique Hasselmann a dit:
@ brigetoun : mais là, elle est sur le pas du mur…
LOU a dit:
Et elle a été verbalisée ? Interdiction de stationner sur un trottoir !
Dominique Hasselmann a dit:
@ LOU : on peut imaginer.
Nicolas Bleusher a dit:
Ce n’est qu’une chaise Ikéa. Des particules de bois collées et compressées. Le style suédois en plus. Se monte en un tour de main. Rarement droite sur ses pattes. Un très banal objet de consommation mis sur le trottoir faute de vouloir le démonter – « Y’a bien quelqu’un a qui ça fera plaisir… », caution écologique de l’urbain paresseux – et que la photographie, les mots choisis et les commentaires élèvent sensiblement plus haut que les postérieurs censés y trouver une assise un peu confortable…
Dominique Hasselmann a dit:
@ Nicolas Bleusher : on trouve rarement des fauteuils Louis XV mis gracieusement à la disposition des piétons en ville.
Natacha S. a dit:
Les chats errants ont horreur des chaises les imitant, et des chants désespérés, qui ne sont jamais les plus beaux. Pauvre chaise, toujours assise…
Dominique Hasselmann a dit:
@ Natacha S. : asseoir son regard en passant, juste deux secondes.
Gilbert Pinna a dit:
Une chaise contingente, quoi… 😉
Dominique Hasselmann a dit:
@ Gilbert Pinna : votre remarque bien assise comme le portrait sartrien sur votre blog.
marieb14 a dit:
Un chant pour une chaise avec comme cale-pied un impôt sur le sol, il manque la clef !
Poser son céans séance tenante ? ^^:)
Dominique Hasselmann a dit:
@ marieb14 : une simple histoire de serrure.
Skif a dit:
Ce serait plutôt une possibilité de poser son séant quand on est loin de céans, non?
@ Skif : merci de l’avoir signalé à l’auteur(e) toutes affaires cessantes. D.H.
Claire a dit:
Votre dernière question est si juste ; les chaises, comme les êtres humains, sont-elles faites pour vivre en groupe, ou en couple ?
Dominique Hasselmann a dit:
@ Claire : je me suis posé la question car cela faisait bizarre, quand même.
Ionesco avait peut-être la réponse ?
brigitte giraud a dit:
La chaise de Van Gogh était jaune, celle-ci est verte… Sous un abribus, elle servirait sans doute à un quidam tiré au bout de sa fatigue. Je l’aime bien, moi, cette chaise solitaire. Solidaire de la chaise de Van Gogh en somme !
Dominique Hasselmann a dit:
@ brigitte giraud : exactement.
Lignes bleues a dit:
En Espagne les conversations se font dos à la rue, toujours étonnant non, on prend la fraîcheur, on bavarde, en ignorant la rue, ce qui n’empêche pas de voir tout ce qui s’y passe. Celle ci semble plutôt l’oubliée d’un demenagement
Dominique Hasselmann a dit:
@ Lignes bleues : je la voyais plutôt comme une chaise perdue sans collier.
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Pierre Chantelois a dit:
Invitation à s’asseoir et à flâner… encore permis à Paris? N’est-ce pas suspect de nos jours de prendre le temps de prendre le temps… ?
Dominique Hasselmann a dit:
@ Pierre Chantelois : tant que Le droit à la paresse de Paul Lafargue n’est pas interdit…