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écriture, craie, encre, inscription, opéra, peinture, philosophie goutte-à-goutte, pluie, veines
(Photo prise hier à Paris, angle du quai de Valmy, 10e. Cliquer pour agrandir.)
Incantation à la non-pluie, chasse-nuages comme peint sur la surface du mur, et d’une couleur d’aurore ou de soleil en train de se noyer : il faut affirmer, déclarer, décider qu’ « il ne pleuvra jamais sur l’encre de nos veines », celle-ci n’est pas noire ou rouge mais mordorée et refuse l’attaque céleste, l’ondée non désirée, les grandes eaux du lavage intempestif.
L’écriture (l’inscription) semble avalée peu à peu par la surface granuleuse mais garde encore une sorte de fraîcheur malgré les éléments, et la date qui signe l’appel à Agnès remonte à février, s’il y a corrélation entre les deux notations, et le dessin à la craie et la formulation en forme de maxime. L’appel à la clémence de la météo, ou la négation de celle-ci en tant que destructrice possible de ce qui irrigue le circuit sanguin, est calme et résolu : pas besoin de point d’exclamation.
Cette phrase qui a commencé par une sorte de goutte-à-goutte – l’encre serait une peinture plus fluide – pourrait s’interpréter alors sur un mode de portée musicale : « Il ne pleuvra jamais sur l’opéra de nos vies ».
(The Adicts, Rossini)