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Alfred Döblin, Berlin, Philarmonie, Rosenthaler Platz, Sir Simon Rattle
Le matin du 24 août, il pleut légèrement (ce sera la seule fois) sur Berlin, les vélos sont mouillés dans la cour. Je m’amuse ici à comparer un extrait des deux traductions du livre d’Alfred Döblin, Berlin Alexanderplatz (1929), qui demeure d’une étrange modernité.
« Itinéraire du tramway N° 68 : place de Rosenthal, Wittenau, Gare du Nord, place de Wedding, Gare de Stettin, place de Rosenthal, Alexanderplatz, place de Straussberg, Lichtenberg, maison de santé Herzberge. Les trois sociétés de transports en commun de Berlin : tramway, métro et autobus, forment cartel quant au tarif. Le ticket est de vingt pfennigs ; les enfants des écoles paient dix pfennigs. Ont en outre droit au tarif réduit : enfants au-dessous de quatorze ans, apprentis et élèves, étudiants-boursiers, blessés de guerre, blessés ou infirmes des jambes munis du permis spécial. Informez-vous sur le réseau. L’entrée et la sortie sont interdites pendant les mois d’hiver, trente-neuf places assises, 5918 ; pour descendre, prévenir d’avance, défense au watman de parler aux voyageurs ; il est très dangereux de monter et de descendre pendant la marche du train. »
(Traduction Zoya Motchane, 1970, Folio N° 1239, page 77.)
« Le tram N° 68 passe par la Rosenthaler Platz, Wittenau, gare du Nord, Maison de santé, Weddingplatz, gare de Stettin, Rosenthaler Platz, Alexanderplatz, Strausbergerplatz, gare de la Frankfurter Allee, Lichtenberg, asile d’aliénés de Herzberge. Les trois sociétés de transport berlinoises, tramway, métro aérien et souterrain, autobus, forment cartel quant au tarif. Le ticket pour les adultes coûte 20 pfennigs, le ticket pour les écoliers 10 pfennigs. Des réductions seront accordées aux enfants et adolescents jusqu’à 14 ans inclus, aux apprentis et écoliers, aux étudiants indigents, aux invalides de guerre, aux infirmes des jambes titulaires de la carte délivrée par les services sociaux de la ville de Berlin. Renseigne-toi sur le réseau et les correspondances. Pendant les mois d’hiver il est interdit de monter et de descendre par la porte avant, 39 places assises, 5918, merci de signaler par avance votre intention de descendre, il est formellement interdit au conducteur de s’entretenir avec les usagers, monter ou descendre pendant la marche représente un danger de mort. »
(Traduction Olivier Le Lay, 2009, Folio N° 5098, pages 70-71.)
Un tram nous emmènera justement dans la direction de la Rosenthaler Platz puis nous prendrons le bus vers Unter den Linden. Après avoir parcouru quelques kilomètres à pied dans l’après-midi et être rentrés chez nous vers 18 heures, nous repartirons à toute vitesse… vingt minutes après, pour le premier concert de la saison à la Philharmonie – magnifique bâtiment – où nous arriverons à la seconde pile du début car nous avions pensé qu’il commençait à 20 heures (comme à la Cité de la musique !) alors que le premier coup de baguette de Sir Simon Rattle était donné à 19 heures précises.
(Photos : cliquer pour agrandir.)
(Brahms, Symphonie N°13)
Claire a dit:
Je m’interroge encore sur votre photo n°10 : qu’est-ce donc que ce drôle de conciliabule au beau milieu du carrefour ?
Dominique Hasselmann a dit:
@ Claire : il y a ainsi à Berlin de ces engins bizarroïdes, mus par les mollets de touristes ou d’autochtones chantant parfois, et qui traversent rues et carrefours sans susciter plus d’étonnement !
brigetoun a dit:
Olivier Le Lay supprime des stations et arrive à être plus long.
Belle série de moyens de transport en images (et de l’avantage d’être en avance au concert pour être à l’heure)
Suis envieuse.
Dominique Hasselmann a dit:
@ brigetoun : sa traduction se veut plus moderne (forcément) mais perd la « patine » et le charme de la première.
Pour le concert, il s’en est fallu d’une pause pour le rater (Brahms mais surtout un Lutoslawski de toute beauté).
Bonheur du Jour a dit:
Vous partez toujours avec une malle pleine de livres ?
Dominique Hasselmann a dit:
@ Bonheur du Jour : là, pas plus de deux !
jeandler a dit:
Je trouve cependant la traduction de Le Lay plus littéraire. Du moins pour cet extrait.
Dominique Hasselmann a dit:
@ jeandler : il faut effectivement voir l’ensemble.
Skif a dit:
Grâce à Le Lay, on respire, on peut tout de même accéder au tram par l’arrière en hiver… Où l’homme en rouge a-t-il perdu la tête, by the way? Aucune gretchen à blondes tresses pourtant sur le trottoir d’Holder Gut.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Skif : je pense qu’il s’agit d’une omission du traducteur (le premier). C’est peut-être lui qui avait perdu la tête ?
la bacchante a dit:
Et toujours ce futur comme champ des possibles.
Dominique Hasselmann a dit:
@ la bacchante : une question de relativité ?
dominique autrou a dit:
«Traduttore, traditore» (ou un petit air de cette chanson !)
Dominique Hasselmann a dit:
@ dominique autrou : Das hört sich gut !
PdB a dit:
le souvenir d’une nuit passée à la Villette à regarder l’entièreté du feuilleton mis en images par Rainer W. Fassbinder, la violence, la douceur du matin le café, le froid… Une merveille… (j’aime assez Brahms, tiens…)
Dominique Hasselmann a dit:
@ PdB : tout cela m’a donné envie de revoir son approche… il y a eu récemment (en juin) une rétrospective Fassbinder sur Arte mais elle ne comprenait pas « Berlin Alexanderplatz » (il existe en DVD).
mh simonart a dit:
J’étais à Berlin il y a trois semaines… et je m’amuse bcp à refaire ce parcours avec votre reportage si vivant ! merci.
Dominique Hasselmann a dit:
@ mh simonart : cela vous permettra, le cas échéant, de rectifier ou de compléter parfois, mais ce ne sont que des photos prises (et sélectionnées) un peu dans le désordre, sauf pour la suite chronologique.