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"Histoires de fantômes pour grandes personnes", Aby Warburg, Arno Gisinger, Georges Didi-Huberman, Le Fresnoy, Mnémosyne, Tourcoing
Une fois arrivés à Tourcoing (la porte à côté de Roubaix), j’ai pris la première photo le 26 décembre à 17 heures 43 ; l’entrée au Fresnoy était gratuite, l’expo fermait à 19 heures, et elle n’avait, à cet instant, rassemblé que quatre visiteurs. Cela changeait de la multitude rencontrée à La Piscine. L’accueil était si aimable (brochure distribuée d’emblée et librairie fort bien achalandée).
Et puis, immédiatement, l’impression du saut désiré (de la petite salle à l’immense plateau de plus de mille mètres carrés) s’installait, depuis le bastingage qui nous faisait survoler – comme depuis un plongeoir rebondissant – ces images, mobiles ou fixes, cette mosaïque incroyable, démultipliée et simultanée dans son jeu d’expressions, de souvenirs, de découvertes.
(Photos : les agrandissements vinrent à leur rencontre.)
Il est vraiment dommage que ces Histoires de fantômes pour grandes personnes, sous l’ordonnancement de Georges Didi-Huberman et avec la collaboration du photographe Arno Gisinger, se terminent déjà… le 30 décembre.
Devant la scénographie cinématographique, photographique, sonore, la grande nef du Fresnoy – une sorte de dirigeable piloté par Alain Fleisher – décolle, plane, escalade la conscience et l’inconscient, se transforme dans l’espace en bateau libre, les vagues assaillent les yeux, les musiques charment, ensorcellent, on s’accoude, on regarde, médusés par la très étrange Mnémosyne d’Aby Warburg, donnée, accouchée in vivo dans sa dimension presque illimitée.