Le tiers livre et Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de « vases communicants » : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. La liste complète des participants est établie grâce à Brigitte Célérier.
Aujourd’hui, j’ai le grand plaisir d’accueillir ici Christophe Grossi, tandis qu’il me reçoit si amicalement sur son site déboîtements.
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« Par l’espace, l’univers me comprend et m’engloutit comme un point ;
par la pensée, je le comprends. » (Pascal, Pensées, 104)
Lors de la traditionnelle cérémonie des vœux, le maire de Paris a annoncé à ses concitoyens qu’une nouvelle ligne de métro serait inaugurée dans les prochains mois.
La surprise est de taille : tenue secrète jusqu’ici, cette dix-septième ligne rendra hommage aux Auvergnats qui depuis la fin du XVIIIe siècle ont permis à tant de Parisiens de se laver, de se chauffer, de se chausser, de se vêtir mais également de danser, de se nourrir et de se désaltérer.
Cette ligne baptisée ÔCÔ aura la particularité d’être aléatoire. Aucun parcours ni horaires ne seront définis à l’avance. Les voyageurs monteront là où le train se présentera et descendront au bon vouloir du conducteur ou de la conductrice, au pied d’une brasserie si possible.
Pour l’occasion, on ouvrira des salles d’attente dans les stations fantômes. Le gîte et le couvert y seront assurés.
La ligne ÔCÔ reprendra en partie l’ancien trajet du funiculaire qui fonctionnait, comme à La Bourboule, selon un principe de contre-poids alimenté par un réservoir d’eau.
Les portes en bois de la ligne ÔCÔ s’inspireront de celle de la basilique Notre-Dame d’Orcival. Une clé sera remise contre tout abonnement à vie.
Le maire de Paris a terminé son discours en donnant rendez-vous à tous les possesseurs du forfait Navigovergne à la station « rue sans nom »
pour un bal volcanique « à la mode de Murol » au cours duquel un ancien Président de la République sortira cotte de mailles et accordéon
avant que, clou de la soirée, n’apparaissent « les 4 saints coups » (Nectaire, Pourçain, Ferréol et Julien de Brioude), ce groupe vocal formé dans les années 70 à Issoire et qui improvisera tout spécialement pour les futurs accidentés de la nouvelle ligne un slam à partir des Notes d’un voyage en Auvergne de Prosper Mérimée.
Christophe Grossi, 3 janvier 2013.