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4 x 4, avenue Trudaine, boulevard de Clichy, H, Nothomb blues, Ostalgie, plaques d'immatriculation, Poilâne, RDA, Star's Music, Trabant
(La taille de la voiture est agrandissable.)
Lorsque j’ai acquis cette automobile pour une bouchée de pain Poilâne, j’ai demandé tout de suite au garagiste que je connais bien s’il pouvait fixer sur l’engin deux plaques d’immatriculation étrangères ou imaginaires, qui feraient, par exemple, allusion à mon nom et surtout déjoueraient tous les radars parasites, même si avec ce modèle de voiture je ne risquais en aucun cas de dépasser les limites de vitesse réglementaires.
Vendredi dernier, je l’avais garée avenue Trudaine (dans le 9e), certes un peu de traviole, le temps d’aller faire une course à Star’s Music, boulevard de Clichy, juste au-dessus, pas loin. Je sais que la Trabant fait toujours des envieux, c’est une image de l’Allemagne de l’Est en réduction – à deux temps – et l’Ostalgie existe encore, il suffit de visiter, à Berlin, le musée de la RDA pour s’en convaincre.
Mais ici, à Paris, elle paraît incongrue, cette petite voiture, pourtant elle est très pratique, ce n’est pas l’un de ces éléphantesques 4 x 4 aux vitres fumées (interdites dans certains États américains) qui vous toisent de leur hauteur, de leur poids et du regard condescendant du conducteur du char d’assaut.
Ce qui m’a déplu pourtant, quand je suis revenu, c’est de constater que la plaque d’immatriculation à l’avant s’était envolée et qu’il manquait un balai d’essuie-glace sur le pare-brise. Mais on n’avait pas arraché le H collé sur la lunette arrière.
Mes compatriotes sont des vandales (sans vouloir accabler cet ancien peuple), et je me demande si je ne vais pas finir par m’exiler en Hongrie, c’est sans doute mieux que la Belgique trop proche et encombrée puisque « de plus en plus de Français veulent devenir belges (sic) », comme le proclame la manchette du « Monde » paru hier après-midi. Il faut préciser qu’ils étaient quand même 63 en 2010-2011, et 126 en 2012.
Oui, stupeur et Trabant ! Nothomb blues !
brigetoun a dit:
pauvre – oui l’exil s’impose.. mais la Hongrie, euh j’hésiterais, y a des excités par là bas non ?
Dominique Hasselmann a dit:
@ brigetoun : comme partout (voir les Flamands et leur idéologie séparatiste…), mais là-bas je suis sûr de retrouver des essuie-glaces de marque Valeo !
Calypso a dit:
Oui, mais en 1956, c’était pas si mal Budapest, on y déboulonnait les statues de Staline.
@ Calyspso : le 23 octobre, date du début de l’insurrection en 1956, est d’ailleurs demeuré le jour de la fête nationale.
Dominique Autrou a dit:
S’il fallait vraiment choisir (mais arrivé à ce stade d’acculturation, en est-on encore capable ?) je choisirais Guernesey. Cela a quand même une autre allure, non ?
Penser à faire revisser le pot d’échappement avant de s’échapper !
Dominique Hasselmann a dit:
@ Dominique Autrou : uniquement pour ne pas changer d’immatriculation (Guernesey avec voiture amphibie, certes, et sans se prendre pour le grand-père).
biscarrosse2012 a dit:
En 1974, à Bologne, j’ai eu la chance d’être propriétaire d’une SKODA, qu’en italien rime avec « coda » (« queue »). Des collègues de bureau un peu méchants disaient que j’avais « la SKODA de paille » (le proverbe « avoir la queue de paille » signifie qu’on a quelque chose à cacher).
Maintenant, avec votre TRABANT (évoquant aussi la voiture de notre Fantozzi, cf. Paolo Villaggio) tout le monde peus se déplacer au BRABANT !
Mais j’éviterai d’y rencontrer Nathalie Nothomb.
Compliments pour l’humour très fin et décalé. Cela pourrait être aussi une bonne occasion pour se souvenir de Pierre Etaix, donc j’ai apprécié l’oeuvre merveilleuse. Lui aussi s’est beaucoup intéressé aux rapports inquiétants entre l’homme et la voiture.
Dominique Hasselmann a dit:
@ biscarosse2012 ; j’avais bien remarqué dans votre post « Dolce Vita 1912 » une voiture dont la plaque d’immatriculation laissait, elle aussi, à désirer !
biscarrosse2012 a dit:
En ce cas là, c’était juste une photo que mon père faisait après un fameux accident, dans lequel ma tante Augusta s’était cassé une épaule… Cependant, est aussi émouvant que pénible le souvenir de cette « Fiat Giardinetta » n’ayant peur de rien, où nous nous enfoncions en cinq, six ou sept…
@ biscarrosse2012 : donc une photo de famille ! D.H.
jeandler a dit:
Qu’est-ce que c’est ce tube qui traîne sur le sol à l’arrière ?
Le pot d’échappement ? Impossible dès lors d’échapper à la contredanse.
Rouler en Trabant de quoi être fier comme Artaban, en son temps.
Dominique Hasselmann a dit:
@ jeandler : Dominique Autrou a déjà dressé le PV !
C’était la « voiture du peuple » (la Volkswagen locale)…
gérard d a dit:
La Russie actuelle, bonne adresse de refuge pour les braves
Meilleurs Voeux pour 2013 !
PdB a dit:
C’est vrai qu’on peut comprendre que certaines personnes s’enfuient de cette Hongrie dont le premier ministre Orban n’a idéologiquement rien à envier au borgne et à sa fille (je ne les nomme pas) qui eux-mêmes sont des proches du nouveau (plus ou moins) tsar et de son grossier faire-valoir en très nette surcharge pondérale…
Dominique Hasselmann a dit:
@ PdB : pour la Hongrie, il s’agit ici de fiction. Pour Depardieu, j’hésite entre le fléau et la balance…
Josec Vyenrfa a dit:
Votre Trabant semble être plutôt attaquée par la trabicille…
Dominique Hasselmann a dit:
@ Josec (presque Joseph !) Vyenrfa (presque Vyenrda !) : logique, le ver était dans le fruit…
Mais j’ai pensé que vous décrypteriez plutôt l’inscription à l’arrière du véhicule qui donne une piste de recherche.
Calypso a dit:
Au fond à droite, devant la camionnette blanche, les lumières de la galerie des frères Guillet où je fis autrefois une petite exposition (aimablement préfacée par Sarane Alexandrian). « Paprika », c’est aussi le titre d’un roman du cinéaste austro-hongrois Eric von Stroheim
Dominique Hasselmann a dit:
@ Calypso : si vous avez connu le surréaliste Sarane Alexandrian, il faut que l’on se voie rapidement !
Et j’ignorais ce livre de l’homme au monocle…
Zoë Lucider a dit:
Comme disait l’autre, qu’ils partent tous, Dieu reconnaitra les siens. Gérard et Brigitte dans le même bateau, c’est trop fort;
Dominique Hasselmann a dit:
@ Zoë Lucider : Ces pauvres malheureux et indigents, je les vois assis sur le trottoir avec leur pancarte : « Un ticket-restaurant ou un ticket de cinéma, SVP ! ».
Zoë Lucider a dit:
Planqué fiscal et réfugié zoologique sont en effet bien adaptés à nos deux cas d’espèce (de tordus)
@ Zoë Lucider : pour l’écuyère UMP Morano, « la France se ridiculise aux yeux du monde entier » – qu’attend-elle pour « s’exiler », elle aussi ? D.H.
Désormière a dit:
Je crois qu’en toute cause, il y a encore de l’espoir: voyez cette touffe de verdure qui vaillamment pousse le long de la roue arrière ? Rien ne l’arrête, brave petite, elle ira plus loin que la voiture.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Désormière : la nature résiste au moteur à deux temps…
Le p'tit Suisse a dit:
La Trabant a toujours été un défi à l’automobile et à la coccinelle issue du totalitarisme du troisième Reich : comment être mal socialisé tout en produisant un ersatz de voiture pour le peuple ! Cette voiture est un fétiche.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Le p’tit Suisse : il en existe toujours quelques-unes à Paris (sans doute des fétichistes !).
Le p'tit Suisse a dit:
Auch in der Schweiz !
Dominique Hasselmann a dit:
@ Le p’tit Suisse : Ach so !
alb a dit:
Poil d’âne ou de hongre?
Dominique Hasselmann a dit:
@ alb : soyons toujours à cheval sur l’orthographe (selle de l’écriture) !
Francesca a dit:
Je me sens bêêête avec ma C1… mais je reste en France
Dominique Hasselmann a dit:
@ Francesca : le « made in France » est impératif et je suis sûr que Depardieu roule en scooter Yamaha (avec pneus neige) !
Francesca a dit:
C’est bien possible ! Quelle que soit la marque, le modèle doit être aussi solide que son compte en banque…
@ Francesca : L’homme d’affaires Depardieu serait bien avisé de passer au scooter à trois roues (de marque… Metropolis, de préférence) et bientôt au quatre roues : question de stabilité !!! D.H.
Brigitte Giraud a dit:
Ton papier me fait trembler !
Dominique Hasselmann a dit:
@ Brigitte Giraud : mais non, la voiture est à l’arrêt !