Étiquettes
"hasard objectif", "punctum", Chopin, la chambre, objet, photo, Roland Barthes, sujet
Dans la photo, il n’y a pas de « hasard objectif » puisqu’on l’a choisi délibérément (au millimètre ou au cillement près).
Dans la photo, le « punctum » de Roland Barthes constate l’accident.
Dans la photo, la chambre peut apparaître noire, claire, moire, légère.
Dans la photo, on arrête tout et on recommence (histoire de la manie).
Dans la photo, le sujet semble parfois pris par son objet, ou l’inverse.
(Toutes les photos sont agrandissables.)
(Chopin, Etude N°3, opus 10, « Tristesse »)
[ ☛ à suivre ]
brigetoun a dit:
devant les mots et les exemples, je me sens pour une fois élève ravie et qui en redemande
Dominique Hasselmann a dit:
@ brigetoun : encore deux épisodes…
Lignes bleues a dit:
Excellent le travailleur-forgeron qui se retourne vers 1984, ce futur anticipé déjà largement passé mais pas dépassé. Et puis ce renvoi de tag à tag, bien que le deuxième, sur la statue… Mais il est vrai qu’il faut de bons yeux, un téléobjectif, ou un double clic.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Lignes bleues : j’aurais pu proposer un agrandissement plus large pour la photo avec le tag sur la statue, c’est comme vous voulez !
Robert Spire a dit:
« Agrandissement » intéressant à relier au blog de Jean ZIN.
Robert Spire
@ Robert Spire : oui, de même que la photo est universelle, mais pas forcément homogène ! D.H.
biscarrosse2012 a dit:
Le « punctum » est aussi le moment du passage d’un état à l’autre.
Avec quelques différences : lorsqu’un avion décolle et que nous sommes là-dedans, suivant tous les moments avant et après ce « punctum » qui concerne notre même vie, nous nous bornons à partager le déclic dont le pilote est l’auteur.
En prenant une photo, c’est nous qui décidons l’instant précis du décollage (ou de l’atterrissage).
C’est très intéressant, votre analyse. Elle fait déclencher beaucoup de suggestions et réflexions. Particulièrement passionnant en cette précise période, le sujet de cette « théorie du déclic ». Car l’appareil photo, de plus en plus intégré ou franchement substitué par le portable (cf. iPhone), intègre et parfois substitue à sa fois, des outils quotidiens de poche comme le livre, la plume pour prendre des notes ou le mouchoir.
« Dans la photo, le sujet semble parfois pris par son objet, ou l’inverse ». Au-delà de l’interprétation stricte de cette affirmation, je vois bien que vous aussi donnez de plus en plus importance à l’aspect « social » (et aussi politique) de la « conscience », qui va toujours avec l’intelligence et l’expérience. Vous exploiterez, bien sûr, la valeur d’échange, de « mémoire collective vécue dans le présent » dont la photo, surtout la photo, reste toujours la grande protagoniste.
Dominique Hasselmann a dit:
@ biscarrosse2012 : la photo est à la portée de tous les yeux avec les smartphones – mais c’était déjà le cas « avant » avec les appareils photos à destination principale de captation des souvenirs de famille – ce qui importe c’est bien la vision qui traverse l’écran (et non plus le viseur).
jeandler a dit:
En guise de matériaux pour une théorie du déclic :
« Je crois que ce sont d’autres choses que des objectifs qui font les » bonnes photos « , des choses immatérielles, de l’ordre de l’amour, ou de l’âme, des forces qui passent là et qui s’inscrivent, funestes, comme le texte qui se fait malgré soi, dicté par une voix supérieure… » (Suzanne et Louise – Roman-Photo, Hervé Guibert, Gallimard)
Dominique Hasselmann a dit:
@ jeandler : oui, j’ai lu et vu les livres de Hervé Guibert, photographe qualitatif (entre autres).
jjdorio a dit:
Photo
Y a pas photo
C’est ça la photo
Une fraction de secondes
Il faut en profiter
L’échelle
et le décor sous chapiteau
Attention l’oiseau Kodac
va sortir
Retenez votre souffle
Et ouvrez grand les yeux
Clic clac
C’est dans la boîte
Et pour l’éternité…
( inédit)
d’un livre à venir
« Entre sagesse et clownerie »
(d’où l’allusion au chapiteau)
Dominique Hasselmann a dit:
@ jjdorio : ne pas oublier en effet l’opposition ou les liens entre argentique (le cas Kodak) et numérique.
Pingback: Si j’avais du talent, on m’imiterait. Si l’on m’imitait, je deviendrais à la mode « Les beautés de Montréal
Pierre Chantelois a dit:
Dans la photo, on arrête tout et on recommence (histoire de la manie).
Voilà bien un constat auquel je suis confronté quotidiennement.
Pierre R
Dominique Hasselmann a dit:
@ Pierre Chantelois : dans l’argentique, c’est la fin de la pellicule, dans le numérique, c’est la fin de la batterie qui, seules, peuvent stopper l’enchaînement !