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Art Pepper, coins, dentelles, mer, négatif, nuit, obturateur, opérateur, perspective, photos, vitesse
Dans la photo, on aime croquer les coins et les dentelles, même virtuelles.
Dans la photo, la nuit ne sera jamais le négatif du jour.
Dans la photo, la vitesse du sujet capté défie celle de l’opérateur ou de l’obturateur.
Dans la photo, la mer noie avec grandeur ce qui voudrait la délimiter.
Dans la photo, toute perspective sort immanquablement du cadre.
(Toutes les photos sont agrandissables.)
(Art Pepper, Tin Tin Deo)
[ Fin ☚ ]
brigetoun a dit:
sentences vraies et poétiques – mais retiens parce que premier regard la photo comme petit beurre
Dominique Hasselmann a dit:
@ birgetoun : on les conserve non pas dans des paquets ou des boîtes en fer mais dans des albums avec feuilles intercalaires transparentes…
jeandler a dit:
Positivement, avec le numérique, difficile de parler d’un négatif.
Joli, le jour positif de la nuit. Pardon, « la nuit (…) négatif du jour « .
Dans le contre-jour, qu’advient-il ?
Dominique Hasselmann a dit:
@ jeandler : ce sont des images.
Pour le contre-jour =========> un contretype.
biscarrosse2012 a dit:
Avec le texte, la photo se précise, s’inscrit dans un récit, un conte, une séquence dont elle fait partie (ou même pas).
Je préfère la photo au vidéo documentaire. Bien sûr, ça dépend de la qualité du produit. Mais, je trouve que le film a toujours besoin de structures et d’idées préalables (je n’aime pas le mot « fiction », mais je pense à une chose comme ça), sans lesquelles celui-ci risque de devenir lourd et angoissant.
Lorsqu’on regarde les vieux films en super 8 de notre jeunesse, par exemple, tout semble mort, séparé, affreux parfois. Tandis qu’un film-action de la même période, structuré en histoire plus ou moins idiote, garde toujours son petit intérêt.
La photo, au contraire, est rarement énervante. Elle est discrète. Elle nous donne la possibilité d’ajouter nous-mêmes quelque chose. Comme le livre en papier.
Dominique Hasselmann a dit:
@ biscarrosse : il y a tant d’utilisations ou d’usages de la photo… Ici, ce ne sont que quelques « clichés » imaginés au fil du clavier un jour, qui peuvent être remplacés par leur contraire ou une autre vision, il n’y a pas d’absolu en photo.
Chaque support a son intérêt et ses caractéristiques : documentaire, film de souvenirs, tout dépend du spectateur et de son exigence.
La photo peut être énervante aussi (voir les « unes » de certains magazines), et le livre en papier reste sur nos étagères.
Gilbert Pinna a dit:
… cette vérité fascinante de l’image : c’est la (dé)limitation de l’espace par le cadre qui fait surgir au mieux le caractère d’illimitation de sa densité. Alors, oui, on peut se perdre dans une image. (« Dans la photo, la mer noie avec grandeur ce qui voudrait la délimiter. »)
Dominique Hasselmann a dit:
@ Gilbert Pinna : « On n’y voit rien »… mais avec un peu d’attention, quand même (en peinture comme en photo).
les cafards a dit:
on aime cette phrase très vraie : « la nuit ne sera jamais le négatif du jour ». Salut dominical et bougrement laïque des Cafards
Dominique Hasselmann a dit:
@ les cafards : j’encense ton commentaire !
PdB a dit:
quelle belle musique s’exhale de ces photos…
Dominique Hasselmann a dit:
@ PdB : jolie synthèse. Tu ne trouves pas qu’Art Pepper fait un peu penser à Paul Desmond ?
PdB a dit:
oui, cette élégance, hein… il y a un batteur, derrière, hein… du lourd… (c’est qui ?)
@ PdB : comme tu le sais évidemment, le batteur se nomme Phily Joe Jones ! D.H.
gballand a dit:
De très sensées sentences… Je retiendrai la dernière car que de tort ne nous a-t-il pas été fait avec ces photos dont le cadre était pris pour argent comptant.
Dominique Hasselmann a dit:
@ gballand : cadrer, décadrer, encadrer (ou non) : tout est affaire de proportions…
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Pierre Chantelois a dit:
J’aime le fait que vous redonnez à cet art ses lettres de noblesse car trop souvent cet art n’est vu que comme un exercice futile de tourisme.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Pierre Chantelois : le tourisme ou le voyage – peut être un art (je pense, par exemple, à Nicolas Bouvier).
Lignes bleues a dit:
Inépuisable Paris, inépuisables déclics, inépuisables ouvertures d’horizons, d’abîmes de réflexion : bravo Dominique pour cette série
Dominique Hasselmann a dit:
@ Lignes bleues : merci (mais photos seulement d’une après-midi et « réflexion » impro d’une traite…) avec découpages ensuite !