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le disparate apparent du quotidien, Paris 10e, photos, quai de Jemmapes, rue de la Grange-aux-Belles
Si l’on regarde la définition du Petit Robert (édition 2002, page 764), tout est clair, simple et ordonné : le disparate présente une « dissemblance choquante ».
Mais ne pourrait-on pas, au contraire, tisser des fils, des liens, des « correspondances » entre ces éléments divers, différents, et qui entretiennent entre eux, justement, une certaine « harmonie », des vibrations, des chocs idéels, des souvenirs à venir, des rencontres différées, des accointances bizarres, des accords ignorés, des relations spéciales, des frôlements improbables, des rapports inattendus ?
Ici, quatre photos, prises mercredi après-midi à Paris (la première, quai de Jemmapes, et les autres, rue de la Grange-aux-Belles, 10e). J’imagine pourtant, dans ce disparate apparent du quotidien, des rapprochements entre elles, et je les laisse librement jouer, il suffit de trouver leur combinaison possible comme dans un puzzle à recomposer.
(Toutes les photos sont agrandissables.)
(Cannonball Adderley & Milt Jackson, Things Are Getting Better)
brigetoun a dit:
disparate le mot est laid, et oui correspondances cachées, ou poésie
Dominique Hasselmann a dit:
@ brigetoun : je l’aime bien, en fait, dans sa fausse neutralité.
potaux a dit:
Discordance rafraîchissante à l’ouverture du blog et de la fenêtre ce matin.
« Divers, hétéroclite, hétérogène… »
L’hiver attaque.
Dominique Hasselmann a dit:
@ potaux : et pourtant, on n’est pas encore en mars !
jeandler a dit:
Le fil en est ténu. Ce qui me gêne dans cette évocation hydrique, c’est le chat : chat échaudé craint l’eau tiède. Pour le reste, mon esprit embrumé n’ira pas plus loin.
Dominique Hasselmann a dit:
@ jeandler : c’est la ténuité du fil qui en fait le charme… (à mes yeux).
Nomade a dit:
La disparattitude ne mène pas nécessairement au disparadoxe. L’esprit cherche toujours à relier (religere) les apparence entre elles : En me creusant bien les méninges, je vois dans ces 4 photos les 4 principes fondamentaux. Par ordre successif : l’air, le feu, l’eau et la terre. Mais en me tirant fort par les cheveux.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Nomade : je retiens « disparattitude » et « disparadoxe » (tu as bien tiré sur tes cheveux).
biscarrosse2012 a dit:
Le mot « disparate »s ’adapte bien à l’architecture d’une ville et de façon très appropriée aux quartiers de Paris, comme celui qui incombe sur le canal Saint-Martin qui ont eu une histoire complexe qui a emmené des stratifications successives (haut ou bas; ancien ou moderne ; ancienne industrie ou actuel je-ne-sais-quoi ; terne ou coloré, et cetera). En ces quartiers, en tout cas, cette disparat-action reproduit quand même une atmosphère agréable et reconnaissable. La même que dans d’autres quartiers de Paris (par exemple Batignolles). Il y a, je crois, le « génie » de cette ville unique que tout relie. Mais, au fond, il y a un procès d’identification réciproque entre les hommes (et les femmes) et les lieux.
C’est cela qui crée ce que j’appellerai (et c’est une idée à moi) le « portrait inconscient de Paris ». Un portrait disparate, mais toujours unique. Un cercle vertueux relie à mon avis les boulevards haussmanniens aux rues « disparates » comme Vinaigriers, Grange aux belles, ou aussi Oberkampf ou Chemin Vert.
Dominique Hasselmann a dit:
@ biscarrosse2012 : votre « disparat-action » peut s’appliquer, bien sûr, à d’autres quartiers et ce « portrait inconscient de Paris », pour reprendre votre belle formule, colle à l’idée que l’on peut s’en faire ou en reproduire.
dominique autrou a dit:
On a dû couvrir et élargir le quai de Jemmapes, sinon ce P-47 ne pourrait pas décoller, en dépit de la puissance du Pratt & Whitney ! Cela a dû se faire au détriment des places de parking, je vais me renseigner. Ah, la communication en temps de guerre…
Dominique Hasselmann a dit:
@ dominique autrou : prudemment, Hollande avait élu domicile, peu avant sa victoire en France, dans le XVe.
Skif a dit:
Image 1 Le Chat, sans expression, assis à un zinc, devant lui une chope vide et un cendrier débordant. Il tire sur un gros cigare.
Image 2 Même image, mais bulle « La vie n’est qu’une vaste fumisterie »
Image 3 Même image sauf que Le Chat arbore toutes ses dents dans un grand sourire. Bulle « Mais je suis vivant »
Image 4 Même image sauf que Le Chat ne sourit plus. Bulle: « Jusqu’à ce que le cancer du poumon me chope ».
Dominique Hasselmann a dit:
@ Skif : si Le Chat tient trop longtemps le crachoir, Philippe Geluk va te demander des droits d’auteur !
Skif a dit:
Je lu(i) conseille de plutôt me les verser, puisque je lui fais son scénario …
@ Skif : bien joué ! D.H.
Julien Boutonnier a dit:
Quelques correspondances plus ou moins rêveuses (par deux) que je trouve dans le disparate: mouton-chat; écluse-fontaine;services funéraires-mise en Amstel bière;une femme vers la gauche, un homme vers la droite; un utilitaire tagué-un utilitaire placardé de pubs; un avion-trois grilles d’aération; un arbre-cinq mains dans les poches (mais peut-être plus); un feu orange-une porte bleue; trois bittes de trottoir-trente-six fenêtres (environ, sans compter la baie vitrée de l’avion)…
Dominique Hasselmann a dit:
@ Julien Boutonnier : inventaire sans prévenir… précisément annoté.
Robert Spire a dit:
Le disparate. Pierre Reverdy avait une jolie formule sur ce thème pour définir la poésie… « La poésie n’est dans rien d’autre que dans la mise en commun d’aspirations diverses auxquelles l’œuvre d’art peut donner la violente illusion de s’être rencontrées. »
Dominique Hasselmann a dit:
@ Robert Spire : Reverdy ne manquait pas d’inspiration.
PdB a dit:
c’est certain avec ce Cannonball (et tes photos : une rue de Lancry, une autre rue de la Grange aux Belles, vers la rue Juliette Dodu- l’avion ?) (je regarde les néons)(j’adore la transparence de l’avion) les choses vont tout de suite mieux… Merci le jazz…!!!
Dominique Hasselmann a dit:
@ PdB : non, non, l’avion est bien sur la piste d’envol du quai de Jemmapes et les autres photos (y compris la dernière, juste avant le carrefour à droite vers la rue Juliette Dodu) ont été prises rue de la Grange-aux-Belles.
Julian Cannonball Adderley : un guerrier pacifique.
JEA a dit:
disparate qui se dilate…
Dominique Hasselmann a dit:
@ JEA : le sulfate, peut-être, s’impatiente…
Joe Fysenvrac a dit:
Disparate, disparate, pas tant que ça. On voit bien que le pilote de l’avion s’est échappé par la plaque d’égout pour réapparaître sur la troisième photo et s’éclipser honteusement après avoir désigné le chat d’un tag accusatoire. Par ailleurs, la bricoleuse folle à l’anorak bleu, échappée de la grange aux belles, et prénommée Ybok s’est ingéniée à déconstruire et dépeindre la camionnette de la deuxième photo pour en reconstruire une autre et repeindre les magasins de la dernière photo. Il s’en passe des choses insensées dans le 10e arrondissement. !
Dominique Hasselmann a dit:
@ Joy Fysenvrac : oui, bien vu, je recopie le story-board !
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Zoë Lucider a dit:
Vous avez dit disparate ? Comme c’est disparate!
Dominique Hasselmann a dit:
@ Zoë Lucider : Jouvet dire plus : moi, j’ai dit « sparate » ?