Étiquettes
(photo : Paris, 26 février, bd Sébastopol, 3e. Agrandir l’image.)
S’élancer mais pas pour plonger, pour décoller, jouer à l’avion avec la seule propulsion des bras ~ un crawl aérien ~ et puis prendre les courants ascendants, acquérir de l’altitude, faire se rapetisser les gens, les voitures, les scooters, s’envoler mais sans carlingue, sans hôtesse de l’air, sentir le vent et bientôt les turbulences, survoler les rues puis toute la ville elle-même, la voir s’éloigner doucement comme une sorte de forteresse sans remparts, maintenant les champs verts et marrons, rectangulaires et carrés, se succèdent, la campagne est apaisante, on a quitté enfin les miasmes de la circulation automobile, une rivière serpente, une couleuvre presque invisible paresse, son ventre est argenté, le fuselage corporel en tout cas tient le choc, peu de mouvements à accomplir, une sorte de force tire et pousse à la fois, il suffit de se laisser guider, c’est comme dans un rêve (classique) et le réveil n’a pas encore sonné, les cumulus nimbus viennent à ma rencontre, la ouate dilate, mes poumons s’éclatent, le firmament oui maternel, je plane dans les cieux comme un corps de celluloïd ou d’une autre matière parfaitement et purement synthétique.
(Jefferson Airplane, Lather)