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Blaise Cendrars, ce n'est pas la gare de l'Est, dentelle, Foucault, La Seconda volta, mirabelles, Tanssibérien, train
train qui arrive
question de sens
comme dans un vol pigeonnant
la perspective d’ailleurs
l’escalier s’engouffre vers le métro et le RER
un chanteur plonge dans sa mémoire
écrite par quelqu’un d’autre (Noir c’est noir)
avec des mirabelles
mais ce n’est pas la gare de l’Est
protégé des intempéries
et des voyageurs déjà impatients
les sièges deviendront alors mobiles
comme par magie on téléphonera
et on écrira depuis le TGV sans murs obscurs
« Il y a des trains qui ne se rencontrent jamais »
dit Blaise Cendrars (Prose du Tanssibérien, ibid hier, p. 40)
câbles avec dispositif à courant de Foucault TELMA
électricité furieuse et heureuse
(Photos: Paris, gare du Nord, 8 février : cliquer ou bouger pour agrandir.)
(John Loudermilk, Blue Train (Of The Heartbreak Line)
gballand a dit:
La gare de Nord est vraiment devenue très belle (vos photos l’attestent)
Vous citez ce vers « Il y a des trains qui ne se rencontrent jamais », hélas oui, on le voit bien en politique 😉
Le blue train, c’est le train européen ? Il est plus mal en point que dans la chanson…
Dominique Hasselmann a dit:
@ gballand : à gauche, le Thalys, à droite un train non identifié (peut-être fantôme ?), mais c’est la voie venant de Bruxelles ou Londres.
biscarrosse2012 a dit:
Ces images, avec leurs splendides commentaires, ont la capacité de mettre en mouvement plusieurs trains mentaux… Je pense par exemple à la terreur-attraction du point limite, à le fascination incontournable, aussi, de l’instant de passage (d’ici là). J’ai toujours aimé ce petit acte de courage qu’on doit exploiter lorsqu’on se sépare du certain proche pour atteindre l’incertain éloigné. D’ailleurs, le train est aussi un symbole vivant du partage : une nouvelle société se forme à chaque voyage. Et cela nous rassure.
Dominique Hasselmann a dit:
@ biscarrosse2012 : vous ne pensez pas parfois aux compartiments (comme dans La Modification de Butor) ?
biscarrosse2012 a dit:
J’ai lu et beaucoup aimé ce livre. Et aussi le parallèle entre Paris et Rome dans les années 50. Juste dans le final, je trouve que le rythme merveilleux du roman s’était un peu brouillé avec des thèmes un peu métaphysiques…
@ biscarrosse2012 : ce sont des aiguillages ! D.H.
brigetoun a dit:
m’étais rendormie moi – réveil jeté dans la vie par ces deux trains, reconnu la passerelle de la gare du Nord – admiré et re admiré les photos, aimé las mots – un bien beau billet pour tenter d’affronter jour
Dominique Hasselmann a dit:
@ brigetoun : ici, on annonce de la neige mais encore rien vu pour le moment !
dominique autrou a dit:
Le dur dure, bonne nouvelle !
Dominique Hasselmann a dit:
@ dominique autrou : oui, même si la vie duraille.
Jos Yfecanver a dit:
Deux quatrains ou quatre trains
Assis dans la gare
Les six boute-en-train
Se fument des cigares
Voilà le traintrain
Dedans les six gares
Où l’on prend le train
Le regard hagard
Ou avec entrain.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Jos Yfecanver : toute poésie amène à son butoir.
Brigitte Giraud a dit:
La gare. On passe. On attend. Un parmi les autres. On pourrait se croire dans un roman.
Superbes, tes photos !
Dominique Hasselmann a dit:
@ Brigitte Giraud : j’ai essayé une autre mise en page, pour laquelle les phrases étaient mieux en situation, mais je n’ai pas réussi avec mon Firefox !
Désormière a dit:
Dans cet univers de fer et de verre, une végétation ébouriffée tente vainement de se mettre en valeur.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Désormière : oui, je ne me souviens plus s’il y a des palmiers dans la gare de Nice…
Zoë Lucider a dit:
J’aime plus en plus les gares, de moins en moins les aérogares. ma nature terrienne sans doute. Tes photos nous font voyager assis et en douceur.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Zoe Lucider : mais, à force, les TGV vont finir par décoller !
Sorcière a dit:
Mon regard sur les gares a changé avec les années … Trop d’aiguillages peut-être vers l’enfumage publicitaire qui me colle des allergies préventives 😉
Merci pour la lumière des verrières qui ouvre l’imaginaire vers d’autres cieux de départ et de retour symboles de mouvement et de vie, loin de la prédation ambiante.
A ventre affamé point d’oreille et certainement aussi point de regard. Ce n’est pas un problème puisque les aiguillages de la malbouffe à prix d’or nous font découvrir la denrée miracle de nos plats préparés à base de ce que l’on appelle confidentiellement : « du minerai de viande, c’est-à-dire un mélange de déchets à base de muscles, d’os et de collagène ».
Notre nourrissage, comme celui du bétail, engraisse des prédateurs fous …
Dominique Hasselmann a dit:
@ Sorcière : il faut se limiter aux sandwiches SNCF.
Julien Boutonnier a dit:
J’aime bien les lumières allumées en plein jour sous les jours dentelés des verrières. C’est étrange à vrai dire. On dirait que les luminaires électriques servent à autre chose qu’à l’ordinaire. Peut-être quelque liturgie courant de Foucault TELMA?
Dominique Hasselmann a dit:
@ Julien Boutonnier : cette gare est sans doute une annexe du Collège de France…
PdB a dit:
j’ai comme le sentiment que tes photos magnifient un lieu qui l’est moins (on y sent cependant le froid qui coupe) (j’aime bien la chanson que tu proposes -merci !- , mais je préfère celle-ci que je tiens du Chasse Clou ou de l’Irréductible…)
Sorcière a dit:
Le train de Duke caracolle avec jubilation ? il est une libération, une jouissance contenue et explosive dans mon ressenti.Une promesse en quelque sorte. Rien à voir avec ce qu’il m’inspire aujourd’hui, poussif malgré sa puissance et sans âme. Mais bon … je ne capte peut-être plus très bien ! hein 🙂
Dominique Hasselmann a dit:
@ PdB : oui, mais celle de John Loudermilk est quand même moins connue !
Natacha S. a dit:
Les trains roulent en tourbillon sur les réseaux enchevêtrés
Bilboquets diaboliques
Il y a des trains qui ne se rencontrent jamais
D’autres se perdent en route
Les chefs de gare jouent aux échecs
Merci de m’avoir fait relire «La prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France», car je n’arrivais à donner foi à cette citation esseulée, «Il y a des trains qui ne se rencontrent jamais», bien que vous en donniez la référence.
Misère des citations, on devrait à chaque fois redire le poème en son entier.
C’est bien cela, j’étais un mauvais poète, je n’allais jamais jusqu’au bout…
Amitiés
Dominique Hasselmann a dit:
@ Natacha S. : j’ai pensé qu’on trouverait facilement la citation entière (et aussi tout le poème)…
Voirdit a dit:
Comme ‘Sorcière’ j’apprécie les verrières qui comme des claustra sont faites pour regarder au-delà. A quai, tête levée, l’envolée loin, là-bas, déjà. Papou, pas papou, papou la loco démarre.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Voirdit : cette lumière chasse Findus…