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(photo : Paris, 26 février, bd Sébastopol, 3e. Agrandir l’image.)
S’élancer mais pas pour plonger, pour décoller, jouer à l’avion avec la seule propulsion des bras ~ un crawl aérien ~ et puis prendre les courants ascendants, acquérir de l’altitude, faire se rapetisser les gens, les voitures, les scooters, s’envoler mais sans carlingue, sans hôtesse de l’air, sentir le vent et bientôt les turbulences, survoler les rues puis toute la ville elle-même, la voir s’éloigner doucement comme une sorte de forteresse sans remparts, maintenant les champs verts et marrons, rectangulaires et carrés, se succèdent, la campagne est apaisante, on a quitté enfin les miasmes de la circulation automobile, une rivière serpente, une couleuvre presque invisible paresse, son ventre est argenté, le fuselage corporel en tout cas tient le choc, peu de mouvements à accomplir, une sorte de force tire et pousse à la fois, il suffit de se laisser guider, c’est comme dans un rêve (classique) et le réveil n’a pas encore sonné, les cumulus nimbus viennent à ma rencontre, la ouate dilate, mes poumons s’éclatent, le firmament oui maternel, je plane dans les cieux comme un corps de celluloïd ou d’une autre matière parfaitement et purement synthétique.
(Jefferson Airplane, Lather)
les cafards a dit:
libérez les mannequins !
Dominique Hasselmann a dit:
@ les cafards : pas vu encore de « mannequines » dans cette position !
brigetoun a dit:
un rêve – juste un rêve mais merveilleux
Dominique Hasselmann a dit:
@ brigetoun : une idée simple…
Claire a dit:
Jolis les quadratins qui n’en sont pas vraiment… (aussi beaux que vos mannequins sous verre) !
Dominique Hasselmann a dit:
@ Claire : des « caractères spéciaux » pour donner un peu de fantaisie…
biscarrosse2012 a dit:
Vol à yeux ouverts. Les mannequins voltigent parmi les mots et les images littéraires et réelles avec agréable infaillibilité. Les yeux fermés.
Cela me fait penser à l’Europe qui rêve d’une souplesse de plus en plus difficile à espérer pour elle-même, vu ce qui se passe en Italie, par exemple.
On n’est pas encore vraiment à la débâcle, on est déjà au délire.
Donc le rêve d’Icare que l’Europe garde en soi comme « dernière plage » se révèle inversement proportionnel au poids insupportable des difficultés croissantes.
En 1958, tandis que le « boom » économique se déclenchait en Italie, Domenico Modugno lança une chanson phare, « Nel blu dipinto di blu », une vraie rupture par rapport au passé. Il disait : « Volare, oh oh, cantate, oh oh oh oh… »
Dominique Hasselmann a dit:
@ biscarrosse2012 : je ne connaissais cette chanson qu’interprétée par Dalida : mais je l’ai retrouvée !
Julien Boutonnier a dit:
Ce drapeau français sur la piste d’envol du rêve… Comme un défi, une promesse, une mise en garde…
Dominique Hasselmann a dit:
@ Julien Boutonnier : un genre de manche à air…
Ellen de haar a dit:
Merveilleux
Dominique Hasselmann a dit:
@ Ellen de haar : merci.
dominique autrou a dit:
Un inconscient a écrit «fragile» sur un carton, comme si ce mot avait encore un sens, au risque d’une perturbation considérable du flux économique par la méprise d’un éventuel manutentionnaire alphabète !
Dominique Hasselmann a dit:
@ dominique autrou : il ne manquerait plus que la mention « Haut – Bas ».
Calypso a dit:
« Attention fragile, objet d’art » (Garance, aux flics qui l’embarquent). Le titre : on pense à « Jouer à Atget » (qui ne connaissait pas que les vitrines du quartier) – mais sans les corsets… Belle photo (malgré sa partie gauche trop « explicite »).
@ Calypso : c’est justement l’inscription qui, pour moi, permet de donner sa dimension « terre à terre » (je n’aurais pas aimé cadrer uniquement les personnages)… à l’envers de l’ensemble, avec les mots et la typo en deux dimensions ! D.H.
Calypso a dit:
Vous avez raison : sans la partie gauche il est moins évident que l’un des mannequins « décolle », qu’il va franchir (ou s’écraser contre) la paroi vitrée… Photographiquement, ces « éphèbes » me font regretter Bellmer !
@ Calypso : mais ces « éphèbes » derrière la vitre n’ont pas l’ambition muséale des « désarticulations » de celui que vous citez. D.H.
PdB a dit:
comme un rêve, « flying carpet » mille et une nuits, encore une histoire…
Dominique Hasselmann a dit:
@ PdB (lien musical réparé) : prochain épisode = Earth vs The Flying Saucers !
JEA a dit:
F. Cabrel :
– « Des milliers d’hommes d’affaires,
Le nez dans le journal,
Rien d’autre à faire,
Essayer de trouver ça normal,
J’ai pas de costume sombre,
J’ai pas de conversation,
Et puis, j’ai peur de l’avion…
Bienvenue dans le piège,
Une voix de velours,
Qui dit, sous votre siège
La veste de secours.
Faut qu’il y en ait un qui tombe,
C’est peut être le bon,
J’ai peur de l’avion… »
Dominique Hasselmann a dit:
@ JEA : certes, Cabrel préfère le plancher des vaches…
Brigitte Giraud a dit:
Superman est là, on ne risque rien !
Puisqu’on te lit.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Birgitte Giraud : j’enlève vite ma cape !
saravati a dit:
Joli texte qui sent le désir d’évasion !
Mais nul n’est à l’abri d’un crash qui nous fera retrouver le plancher des vaches 🙂
Maman, j’ai pas raté l’avion mais lui m’a-t-il ratée ?
Dominique Hasselmann a dit:
@ saravati : oui, une idée qui traverse en une seconde la glace ou l’esprit (atterrissage pas garanti, en effet).
Gilles D. a dit:
Je n’ai pas la musique ; c’est triste…
Dominique Hasselmann a dit:
@ Gilles D. : j’ai remis (mais changé) le lien pour la troisième fois : là, ça devrait marcher…
Très jolie voix que celle de Grace Slick.
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Sorcière a dit:
Bah voilà la preuve est faite que l’on peut même se passer d’un balai pour s’envoler 😉
Très joli texte Dominique ! classique mais il faut l’avoir rêvé pour savoir 🙂
Dominique Hasselmann a dit:
@ Sorcière : « classique » dans la littérature freudienne… et que chacun a dû expérimenter !