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J’arrive lundi après-midi par la station de métro Richelieu-Drouot (qui n’est pas encore mise aux enchères), je prends la rue Rossini (les quatre lettres CAFÉ émaillent le passé), et je revois cette grosse meringue de la salle des ventes : les souvenirs de la mise à l’encan de la collection André Breton, en avril 2003, affluent.
Ensuite, j’emprunte la rue Grange Batelière – une cousine de La Grange-aux-Belles ? – où une aviatrice dénuée de tout complexe s’apprête depuis la vitrine, après avoir quitté un divan contigu, à s’élancer vers des cieux peut-être plus accueillants : et j’entre dans le passage Verdeau (9e).
Même si des boutiques ont fermé, si des vendeurs ont disparu, le carrelage est intact comme la verrière et l’horloge ainsi que certaines devantures qui gardent leur charme suranné et magique. Des volutes surréalistes caressent les fronts innocents.
Maintenant, ce sont surtout des touristes qui parcourent cet endroit/cet envers (il figure, comme tous ses camarades de Paris, sur les guides étrangers).
(Cliquer ci-dessus pour découvrir une autre image.)
On expose des photos, des livres en solde, des jouets rétro, des souvenirs, on peut aussi manger sur place.
(Cliquer ci-dessus pour obtenir une vue différente.)
Je vais jusqu’à l’autre bout de la galerie qui se transforme alors, par une sorte d’aiguillage, en passage Jouffroy (un poète qui fut de la mouvance surréaliste porte ce nom), on y trouve même une chambre si désir, et je m’apprête à redéboucher à l’air libre.
J’enfourcherais bien alors le scooter garé à l’abri, et à coup sûr doté d’une fonction amphibie.
(Toutes les photos sont agrandissables sauf celles qui en cachent d’autres.)
brigetoun a dit:
sourire – Drouot (mais fermé) – sourire ai craint un moment mais les livres bien tassés sont toujours là et les photos – et la promenade me ramène aux flâneries remplaçant le déjeuner (quand n’optais pas pour le Palais Royal)
Avec bien entendu les clins d’oeil que vous trouvez toujours
Dominique Hasselmann a dit:
@ brigetoun : il reste des choses qui ne peuvent disparaître, alors qu’importe que ces lieux soient devenus des parcours touristiques incontournables…
gballand a dit:
Vous rendez un bel hommage à ce passage 😉 E vous avez l’oeil 😉 Au fait, elle a fini par décoller ?
Dominique Hasselmann a dit:
@ gballand : sa cure était terminée, elle pouvait voler de ses propres ailes.
alainlecomte a dit:
passage Verdeau… on ne peut pas faire plus sobre. (J’y étais aussi il y a quelques temps, le samedi 16 février, j’ai apprécié les toiles en vitrine, des Lapicque, des Derain, et aussi un nu dessiné anonyme, peut-être l’as-tu vu aussi)
Dominique Hasselmann a dit:
@ alainlecomte : non, j’ai surtout remarqué celui à l’extérieur, rue Grange Batelière, à côté de chez la psychanalyste.
dominique autrou a dit:
Cette montée en gamme dans la chine ne laisse pas indifférent.
Prochaine étape Fabius FF. (sauf si l’objet en filigrane fut trouvé avant ?)
Dominique Hasselmann a dit:
@ dominique autrou : je sais que le père de Fabius a été antiquaire mais là je ne trouve pas l’objet caché !
biscarrosse2012 a dit:
C’est mon passage préféré, car je trouve qu’il est dans le juste milieu (aurea mediocritas) entre les passages plus « riches » et piétinés (comme le Jouffroy ou le Vivienne) et les passages « tristes » – quand même intéressants – qu’on découvre, par exemple, dans le filet d’échanges très intenses qui ont dû exister entre les deux faubourgs Saint-Martin et Saint-Denis.
J’adore les rues couvertes, les rues qui « entrent dans les immeubles » (entraînant des chevaux, des voitures et surtout des « scooters amphibies ») où l’on frôle les vitrines tout en goûtant le plaisir de glisser nos semelles sur le sol lisse.
Dominique Hasselmann a dit:
@ biscarrosse2012 : le Vivienne est beau par sa longitude…
Pierre Hébrard a dit:
Belle balade qui évoque pour moi Walter Benjamin, flâneur et amoureux des passages dans le Paris des années 30
Dominique Hasselmann a dit:
@ Pierre Hébrard : je vous suggère d’ouvrir le lien « camarades » dans le texte…
godart a dit:
Concernant André Breton, Edgar Morin écrit dans son livre « Mon Paris, ma mémoire » : « Jean Schuster, qui fut au premier chef le disciple d’André Breton, avait imaginé qu’avec les oeuvres, objets, tableaux, etc., dont disposait encore la veuve de Breton, plus de nombreux autres éléments, on pourrait créer à Paris non pas un musée, mais un « Palais du surréalisme » qui en exprimerait l’esprit poétique, la pensée créatrice, la puissance imaginative………..le surréalisme n’avait nullement sa place dans la culture de Mitterrand, plutôt admirateur d’écrivains de tradition comme Jacques Chardonne…………je fis un article dans Le Monde intitulé « Pour un Palais du surréalisme »- en vain. La collection de Breton fut dispersée en salles des ventes. Paris n’eut pas de palais pour abriter « ce qu’a connu de plus créatif et original la culture française au XX° siècle ». Amen
Dominique Hasselmann a dit:
@ godart : vous pouvez cliquer sur le lien André Breton dans le premier paragraphe.
Vous pouvez aussi consulter ce site, géré par Constance Krebs, et celui-là par Fabrice Pascaud.
Sophie a dit:
« Down memory lane ! »
Peu a changé, nostalgies de mes promenades presque quotidiennes de ce lieu qui, il y a plus qu’un demi-siècle, était déjà « suranné et magique ». Merci pour ces photos.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Sophie : tant qu’il n’y a pas encore un super-marché style U ou Franprix à l’intérieur…
Sophie a dit:
Ou un CORA grande surface!!!
@ Sophie : les grandes surfaces ne sont pas autorisées : mais un Monop’, oui… D.H.
Francesca a dit:
Très friande des passages parisiens arpentés pendant les années d’enfance, puis lors des pauses déjeuner, j’y constate hélas beaucoup de disparitions. Passage Choiseul ou passage des Ambassadeurs on peut certes toujours grignoter de petits trucs ni chers ni bons, mais c’est devenu difficile de se régaler les yeux.
Tes photos sont très belles et me parlent. Il faudra un jour que je me décide à prendre une chambre à l’hôtel Chopin, juste pour me souvenir de la sublime Anouk Grimbert dans un film tourné là, dont j’ai oublié le titre et le réalisateur (Blier ?)
Dominique Hasselmann a dit:
@ Francesca : c’est très rétro, paraît-il.
Le film de Bertrand Blier : Merci la vie.
Francesca a dit:
Oui, même limite usé semble-t-il, mais ce serait juste pour rêver et voir d’en haut dans le passage les passants passer…
Ah voilà, « Merci la vie » : merci Dominique !
Bonheur du Jour a dit:
Quelle nostalgie !
Dominique Hasselmann a dit:
@ Bonheur du jour : elle serait toujours ce qu’elle est…
Désormière a dit:
Echos des pas sur le carrelage. Calme murmuré.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Désormière : il y a de cela, incontestablement.
ACC a dit:
Passage Verdeau qu’on rejoint en empruntant la rue Drouot alors que l’on sort du métro Richelieu-Drouot. Le quartier du « travail » pour ma part. Vos images tracent le chemin qui a guidé mes pas pendant près d’un an. Un passage qu’il me semble avoir habité pour ce temps court, jonglant entre les touristes et m’agaçant quelque fois de leur immobilisme. Au gré du flux touristique, ici & à présent, on s’arrête plus qu’on ne passe.
J’y ai fait l’acquisition chez Photo Verdeau d’un portrait noir et blanc d’une vendeuse de nougat. Il était planqué dans un lot au rabais, soldé à 50%, comme on pourrait le dire plus vulgairement. Pas donné non plus, car l’image aurait semble-t-il été rattrapée dans un lot attribué à Doisneau.
Conseil gastronomique. Franchir le boulevard, naviguer dans le passage des Panoramas et faire une escale le midi chez Coinstot Vino : bons produits et formules à prix raisonnables pour la belle cité.
ps : Dominique, je crois que nous avons perdu le fil des vases communicants. Un échange dont il avait été question il y a près de 3,4 mois, maintes fois reporté et que je ne perds pas encore de vue pour ma part.
Dominique Hasselmann a dit:
@ ACC : je note le nougat de chez Doisneau + le conseil gastronomique…
Pour les Vases communicants, il suffit de bloquer une autre date !
Danielle Carlès a dit:
Et le distique d’octosyllabes : Des volutes surréalistes / caressent les fronts innocents.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Danielle Carlès : c’était purement involontaire, mais j’admets et admire votre soulignement !
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Pierre Chantelois a dit:
Question d’un amoureux de Paris. Existe-t-il une loi qui protège ces lieux mythiques qui ont façonné ce grand pays? J’étais étranger dans ces passages parce que si merveilleusement fréquentés par les Parisiens… et les enfants y couraient.