Le tiers livre et Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de « vases communicants » : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. La liste complète des participants est établie grâce à Brigitte Célérier.
Aujourd’hui, j’ai le grand plaisir d’accueillir ici Claudine Sales, tandis qu’elle me reçoit sur son blog colorsandpastels.
Vendredi 7 juin 2013 : j’ai rendez-vous avec Dominique. Pour m’attirer à Paris, il m’a fait parvenir la photo de ces affiches de métro annonçant l’exposition de Marie Laurencin au Musée Monet de Marmottan ; il sait bien qu’aujourd’hui il n’y a que la peinture qui me donne l’envie de voyager, le courage de supporter l’éloignement de mes collines bleues.
La dernière fois que je suis venue à Paris, fin mai 2011, j’y ai passé toute seule trente-six heures d’intense bonheur, comme un souvenir de jeunesse se superposant à ceux de mes vingts ans.
M4 ? Mais je cherche le M7, 35 minutes et 17 stations jusqu’au Musée Jacquemart-André pour aller voir l’exposition Caillebotte ! Celle des frères Caillebotte (« Dans l’intimité des frères Caillebotte »), où les photographies du frère sont minuscules et les tableaux de Gustave sont pénibles à mirer dans ces petites pièces bondées. M & Mme Bacri & Jaoui ont fait la queue comme tout le monde, joué à « pardon, pousse-toi de là, merci ». La demeure Jacquemart est tellement belle et richement décorée que les mots pour la décrire me font défaut. Ah c’est donc cela une maison de maître à Paris ? Est-ce un décor qui conviendrait pour certains passages de Proust ?
Caillebotte me botte pour ses impeccables perspectives et ses régates à Argenteuil, notamment un Voilier sur la Seine, qui tapait dans l’œil malgré les silhouettes des visiteurs qui le cachaient en partie ; ainsi que Le Boulevard vu d’en-haut. Le catalogue valait bien mieux le voyage que la visite. En ressortant tout est parfait : 25 mai, 25 degrés, lumière sur le boulevard Haussmann. Demain j’irai au Louvre avec Isabelle…
Marie Laurencin ? Je ne la connais pas. L’affiche est très belle : un portrait japonisant, la jeune fille ressemble tant à Marie V, ma copine de CP, pas si belle mais les hommes, électrisés, se retournaient sur elle quand elle se sentait l’envie de séduire. La même moue, le même long cou. Et quel beau rouge sur les lèvres. Paris, j’arrive !
photos : Dominique Hasselmann
Pingback: Une histoire de toile {2/2} – Vases Communicants – juin 2013 | colorsandpastels
PdB a dit:
« marie laurencin », pour moi, n’était qu’un seul et même mot dans les paroles d’une chanson de jo dassin (quelle référence hein) laquelle disait (sans doute parlant de votre Marie V) « tu ressemblais à une aquarelle de marilorenssin… blablabla… on ira où tu voudras quand tu voudras…blablabla… » l’été indien, voilà, bienvenue…
biscarrosse2012 a dit:
Le récit de notre amie peintre des collines bleues est agréable jusqu’au bout, lorsqu’il devient touchant. J’en suis sincèrement ému. C’est toujours le mystère de Paris, cette ville qui exalte la sensibilité de chacun qui s’y approche. Ces lieux bien entretenus, ces musées impeccables, avec leurs règles désormais fixées et universellement acceptées, représentent en fait des invitation permanentes à des fêtes royales… Merci, Claudine d’être venue et merci à D.H. pour vous avoir invitée.
Dominique Hasselmann a dit:
@ PdB : le plaisir fut partagé, je crois.
colorsandpastels a dit:
je confirme pour le partage et le plaisir !
Dominique Hasselmann a dit:
@ biscarrosse : merci pour le double passage !
les cafards (@lescafards) a dit:
on ne saluera jamais assez cette idée d’échange ! Merci, on va aller voir du côté de madame Claudine
Dominique Hasselmann a dit:
@ les cafards : restez poli ! 🙂
Francesca a dit:
Bel échange ! La peinture tourmentée, pleine de vent d’ouest, de « L’estuaire de la Garonne » m’a évoqué « Le bateau espagnol » par Léo Ferré.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Francesca : Léo Ferré a toujours eu « la mémoire de la mer »…
czottele a dit:
J’aime beaucoup votre échange, c’est un peu de tendresse dans un monde de brutes, mais sans le cliché, comment dire…
Dominique Hasselmann a dit:
@ czottele : merci à vous !
dominique autrou a dit:
C’est un bel échange très fluide, les deux billets se lisent avec un bonheur égal.
Dominique Hasselmann a dit:
@ dominique autrou : la fluidité s’imposait en l’occurrence…
colorsandpastels a dit:
merci à tous pour vos mots très gentils et aussi à Dominique de m’avoir proposé cet échange.
J’admire l’initiative des #VasesCommunicants pour la richesse des rencontres et suis fière d’avoir pu y participer à trois occasions.
Pierre Chantelois a dit:
Des collines bleues au métro de Paris… quel saut vertigineux! Et ce vertige réside autant dans les mots que dans le style bellement allégorique – comme ses étoiles – de Colorsandpastels. Magnifique palette de couleurs que nous livre Claudine
lizathenes a dit:
Mais si Marie Laurencin – elle est citée dans une chanson de Joe Dassin … Si ! si ! authentique !
Dominique Hasselmann a dit:
@ lizathenes : voir le commentaire de PdB, ci-dessus, à 08:27.