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Centre Pompidou, expo, Georges Didi-Huberman, Simon Hantaï, Télérama
On peut le connaître de nom car il a fait partie, pendant un moment, de la nébuleuse, ou de la comète, surréaliste : les œuvres du peintre Simon Hantaï sont exposées au Centre Pompidou, jusqu’au 2 septembre, dans les vastes salles (parcourues samedi vers midi) où ne se pressent pas les foules qui s’agglutinent habituellement pour les expos qui doivent être vues sinon on serait tous des ploucs pour Télérama.
Car Simon Hantaï – le lien du prénom et du nom est beau comme la rencontre fortuite, etc. – connaît maintenant une sorte de gloire ou de reconnaissance posthumes (il est mort le 12 septembre 2008), bien qu’il ait arrêté de peindre depuis 1982.
(La photo ci-dessus en soustrait une autre à première vue.)
Cette interruption définitive du geste artistique est peut-être due à sa démarche même, en ce qu’elle a mis en jeu, et en joue, une réflexion intransigeante sur l’acte même de peindre, passant ainsi du pliage des toiles – Le pliage ne procédait de rien. Il fallait simplement se mettre dans l’état de ceux qui n’ont encore rien vu, se mettre dans la toile. On pouvait remplir la toile pliée sans savoir où était le bord. On ne sait plus alors où cela s’arrête. On pouvait même aller plus loin et peindre le yeux fermés. » (cité dans la notice Wikipédia) – à d’autres approches (découpage, lacération…) ou rapprochements qui, d’une manière conceptuelle, ne pouvaient aboutir finalement qu’à l’arrêt devant le butoir du chevalet ou du châssis ou du parquet, recouvert de toiles offertes, sur lesquels projeter ou lisser finement ou indéfiniment la matière sortie des tubes ou répandue à profusion.
Il est temps de lire la « conversation » que Georges Didi-Huberman a écrite sur Simon Hantaï : elle a été publiée aux Éditions de Minuit en 1998 sous le titre L’Étoilement (celui qui procède de l’entoilement).
(Toutes les photos sont agrandissables, sauf celles numérotées de 11 à 16, à la suite d’une fausse manœuvre sur mon téléphone Samsung, et faute d’une carte mémoire disponible sur mon appareil photo Canon – pubs gratuites.)
brigetoun a dit:
il en avait connu une de gloire quand j’avais 17/18 ans et que suis arrivée à Paris mais lui comme toute cette génération, avec toutes leurs différences, ont connu une longue période de discrédit puis d’oubli.
Rudement contente qu’on les retrouve (et ne connaissais pas le livre de Georges Didi-Huberman) et d’en savoir un peu plus que la rencontre, de temps en temps avec des oeuvres grâce à votre billet – merci
Dominique Hasselmann a dit:
@ brigetoun : La formule usée : « la gloire est le deuil éclatant du bonheur »… me revient en tête !
Liliane Langellier (@LaLangelliere) a dit:
Trouvé trois articles sur Télérama, mais mon bon monsieur Hasselmann, c’est connu, les gens ne lisent plus.
Même si l’oeuvre m’est difficile d’accès, je vole votre phrase par effraction de texte : « Simon-Hantaï – le lien du prénom et du nom est beau comme la rencontre fortuite » et je publie illico sur Twitter 😉
Dominique Hasselmann a dit:
@ Liliane Langellier : « parcours pétillant » me semble inadapté (le chroniqueur a dû confondre avec la dernière pub Schweppes)…
gballand a dit:
Ce peintre m »était totalement inconnu. Merci pour le parcours et le lien vidéo. Je me demande si je serai hantée par Hantaï…
Dominique Hasselmann a dit:
@ gballand : il y a des chances…
dominique autrou a dit:
Ah l’oubli de la carte mémoire… acte manqué de tout bon photographe.
Heureusement, l’on pourra dire désormais:
— Hantaï c’est flou ! (comme Perrier) (pub gratuite)
Dominique Hasselmann a dit:
@ dominique autrou : Non, pas oubli, mais prêt de ma carte 8 Go contre une de 2 Go n’ayant plus d’espace (déjà utilisé) en réalité que pour 76 photos…
Et photos floues à cause du Samsung déréglé…
Reste à aller revoir plus nettement l’expo elle-même !
biscarrosse2012 a dit:
Étoilement ou entoilement ? Pliage des toiles ou contrôle a priori de la vision d’ensemble ? Happening pictural (exalté par des photos floues à la Win Wenders) ou célébration de la tradition d’une modernité figée et vouée à l’oubli ? Je me convaincs de plus en plus du fait que les expositions d’art — celles du Centre Pompidou en premières — sont des oeuvres d’art à part entière en elles-mêmes. Je trouve superbe cette promenade où les rideaux roulants bleus (en toile) qu’on a pu mieux voir dans la photo cachée sont très rassurants.
Dominique Hasselmann a dit:
@ biscarrosse : l' »exaltation » des photos floues est simplement due au fait que je n’ai pu contrôler la prise de vues immédiatement après à cause d’un dérèglement… de tous les sens de mon Samsung !
Mais on peut toujours imaginer que c’est volontaire (même si l’allusion à Wim Wenders est trop flatteuse !) : je regrette pourtant que la chaise vide à côté du tableau ait ainsi échappé à la mise au point.
les cafards (@lescafards) a dit:
une belle idée de visite, on te remercie
Dominique Hasselmann a dit:
@ les cafards : allez, je m’en vais prendre un coup de « cafards » !
les cafards (@lescafards) a dit:
ce jour on fait dans l’introspection !
godart a dit:
Belle proposition de sortie,jusqu’au 2 septembre, c’est jouable. Etre tenté par une affiche d’exposition est bien, mais avoir la possibilité d’une mise en bouche grâce à votre reportage est mieux. Le choix, moins pulsionnel, permet l’émergence du désir et du plaisir de découvrir un peintre peu médiatisé.
Dominique Hasselmann a dit:
@ godart : oui, en tout cas, circulation très fluide dans les salles de l’expo !
Julien Boutonnier a dit:
Joli, l’autoportrait dans le ciseau d’Hantaï.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Julien Boutonnier : j’ai un pb de carte mémoire sur mon Canon… donc photo(s) Samsung pas très nette(s).
Bonheur du Jour a dit:
Je ne connaissais pas du tout ce peintre mais vous me donnez envie d’aller voir cette exposition. D’autant plus que je ne lis pas Télérama.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Bonheur du Jour : Télérama n’est pas le seul média à en avoir parlé…
L’expo mérite le déplacement, comme on dit !