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(Photo : cliquer pour agrandir.)
L’escalier escalade les arbres, il conduit à eux comme dans une forêt magique. Tu es au bord du mur, cela te permet de regarder (et non de surveiller) les allées et venues de ceux qui grimpent les marches puis les redescendent et changent ainsi de perspective par degrés.
Vous formez un joli couple, toi avec ton rire masqué à moitié et lui avec son casque de chantier, comme s’il devait se protéger de ton humour léger. Vos gestes sont parallèles et superposables.
Si tu fermes les yeux, c’est uniquement dû à l’instant photographique : on aurait pu les voir dans leur couleur naturelle (devinée puisqu’il s’agit de noir et blanc) mais tes paupières sauvegardent le mystère.
C’est bien que tu côtoies ainsi un travailleur : il en a fallu beaucoup pour toutes ces constructions le long, autour ou même par-dessus le canal de l’Ourcq.
Ton visage est beau, le sien aussi. Il est à souhaiter que le soleil vous garde encore des jours et des jours sur la surface éphémère en papier – si, bien entendu, le ciel demeure sans nuages.
Qui peut dire totalement ce que la pluie lave à grande eau ?
(Erik Satie, Gnossienne N° 1)
[ FIN ]
Liliane Langellier (@LaLangelliere) a dit:
« Il est à souhaiter que le soleil vous garde encore des jours et des jours sur la surface éphémère en papier »
Comme le soleil de vos mots garde vivant tout ce qu’il touche….
Dominique Hasselmann a dit:
@ Liliane Langellier : merci d’avoir suivi ce parcours (le soleil semble se maintenir) !
brigetoun a dit:
petit bonheur ce matin la lecture de ce billet
et non on ne saura pas tout ce que la pluie lave à grande eau, on peut juste le deviner et en rêver à partir des traces
Dominique Hasselmann a dit:
@ brigetoun : elle sais aussi nous réserver des surprises… (même « en » Avignon, elle sait rappeler sa présence).
gballand a dit:
L’escalier qui conduit aux autres est bien agréable à « emprunter « , surtout au son d’ une gnossienne
Dominique Hasselmann a dit:
@ gballand : on peut toujours… gloser sur Satie.
biscarrosse2012 a dit:
Art éphémère et provisoire, des petits coins qui avec ces décors fragiles assument, pendant un long jour, une personnalité unique et inoubliable pour ceux qui ont pu la toucher des yeux. Byron aurait dit qu’il faut « arrêter le moment », Stendhal aurait parlé du moment « x », où l’amour se cristallise… Depuis toujours, l’eau et le vent effacent les traces du passage de l’homme (souvent avec une femme). Heureusement qu’on ne vit pas complètement dans des boîtes en plastique, obligés à confier nos espoirs à des contacts virtuels… et qu’on peut bien se promener le long du canal de l’Ourcq tout en respirant son mystère !
Dominique Hasselmann a dit:
@ biscarrosse : il faudrait pouvoir compter combien de jours (voire de mois ?) ces photos vont rester visibles…
lizagrèce a dit:
La Maison Satie est en effet un lieu plein de poésie. J’ai habité longtemps Honfleur et je ne me lassais pas d’aller dans ce lieu !
Dominique Hasselmann a dit:
@ lizagrèce : je ne la connais pas mais celle qu’il a habitée à Montmartre, oui…
lecuratordecontes a dit:
Essayer encore
lecuratordecontes a dit:
Ahh, ça marche
Dominique Hasselmann a dit:
@lecuratordecontes : mais oui, et en plus vous apparaissez en rouge !!!
dominique boudou a dit:
Très bel endroit dans Paris où je louai l’été dernier un magnifique appartement avec vue sur les eaux.
Dominique Hasselmann a dit:
@ dominique boudou : vue imprenable…
PdB a dit:
belle alliance des arbres et de la musique, de l’eau et de l’escalier du pont au canal… Jolie série…
Dominique Hasselmann a dit:
@ PdB : merci pour ton passage !
les cafards (@lescafards) a dit:
magnifique morceau de musique dont on ne connaissait pas l’origine. Manque de Culture sans doute de notre part
Dominique Hasselmann a dit:
@ les cafards : moins connu, qui sait, que le… « Satisfaction » des Rolling Stones ?
les cafards (@lescafards) a dit:
mais qu’on connaissait quand même pour l’avoir déjà entendu et apprécié
@ les cafards : je ne vous aurais pas dénoncé pour autant ! D.H.
Julien Boutonnier a dit:
«Qui peut dire totalement ce que la pluie lave à grande eau ?» belle question qu’aucune réponse ne saurait tuer.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Julien Boutonnier : certaines questions semblent rétives aux réponses et c’est là sans doute leur charme…
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Zéo Zigzags a dit:
Une autre question se pose/rait. Cet ancrage anthropomorphique de la dualité qui par la distance critique entre deux images [ensemble décalé par rapport à l’enclave possible offerte par la forme du toit], malgré la différence des proportions des visages, grâce aussi à l’identique du traitement et des proportions des photographies/affiches soumet d’abord au regard interprétatif l’idée de couple, pose entre les deux une relation presque amicale.
Qui sait si ses deux personnes, personnages, n’ont pas vécu très éloignées/s l’une, l’un de l’autre?
Leurs poings. L’une les a serrés sur son visage, peut-être est-elle appuyée sur ses coudes. Elle rit. L’autre les a serrés aussi sourit, un peu crispé, il me semble. Il porte, oui, un casque protecteur. Invite-t-il à la bagarre que ce serait pertinent dans l’histoire terrible liée à la couleur de sa peau. Est-il prêt à attaquer le travail? Est-il combatif? Il est compact, à la fois fort et timide on dirait. Noir et blanche. Homme et femme. Et que l’affiche de cet homme soit un peu décollée ajoute par hasard à la fragilité de la posture.
Et puis, d’aucun on n’aperçoit le regard. La femme a momentanément les yeux fermés, comme il est si justement souligné dans ce texte, l’homme a le sien dissimulé derrière des lunettes. Protection de la tête et du regard. Si tu ne sais pas que je te regarde, tu ne m’attaques pas. Dans une pièce de Michel Tremblay, ce personnage qui dit quelque chose comme « Tu ne peux pas me voir, j’ai mes lunettes! »
L’observatoire n’est donc pas que là-haut, c’est peut-être celui de la diversion. Il est en face du mur et le voilà, lieu commun, mis en abyme dans cette photographie. Surveillons-nous? Observons-nous? Où est la barre oblique qui partage l’un de l’autre? Un flou, espère-t-on, plutôt qu’un basculé dans la surveillance.
C’est donc dans la tendresse du poète qui cherche à la rece/voir en miroir qu’une amorce de réponse est possible. Qui voit non pas un lieu de surveillance, une tour policière au faite de l’arbre, mais un lieu d’observation, de prise de contact avec les images collées et celles, mouvantes qui se collent, du bas, ou en circulation dans cet escalier à sens unique au regard.
« Tu es au bord du mur, cela te permet de regarder (et non de surveiller) les allées et venues de ceux qui grimpent les marches puis les redescendent et changent ainsi de perspective par degrés. »
Ici, rarement voit-on deux hommes marcher côte à côte. Un groupe de jeunes garçons, passe encore. Sinon, la tête bien formatée croira à un couple gai. Je ne m’étendrai pas sur la situation inverse, qui nie de manière commode et rassurante pour notre type de société, le désir de la femme, donc celui envers une autre femme [on la dira mal baisée, non?]
Regard tendre de Dominique.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Zéo Zigzags : on vous suit avec plaisir dans vos virages interprétatifs… 🙂