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Hier soir, je feuilletais (manière de parler) quelques photos prises au mois d’août, histoire de m’aveugler encore de soleil, de caresser les embruns et de respirer la mer, en ce temps de septembre, de gris, de froid, de feuilles qui tombent et sont emportées par l’eau d’un canal ou celle d’un caniveau.
Comme certains ont réussi à capturer des Ovnis dans le ciel, que ce soit par photos, films ou vidéos – même si des petits malins s’évertuent toujours à chercher les trucages supposés – je maintiens ici que la lune noire n’est pas une illusion, une fantasmagorie, une « vue de l’esprit » (ce qui serait méprisable ?), une hallucination, une syncope religieuse, mais la manifestation naturelle de la ronde des planètes, de leur synergie qui échappe à toute prévision, de leur danse joyeuse sans retenue ni embarras, d’une harmonie démesurée mais aimable comme seul Charles Fourier sut en imaginer.
Ce croissant, fanal sombre, est porteur d’espérance, les gens de Bray-Dunes le savent au fond d’eux-mêmes et n’en font pas une montagne (ni un terril de sable). Sa couleur est celle du drapeau des pirates mais celui-ci ne laisse pas claquer à tous vents un dessin mortifère.
Lune noire sur Bray-Dunes : elle moire la marée montante et surplombe réellement la plage infinitésimale.
(Photo saisie le 11 août : cliquer pour alunir.)
(Ella Fitzgerald, How High The Moon)