Juste avant d’entrer dans la salle du cinéma MK2 quai de Loire, il fait encore jour (19 heures 30), et le soleil s’apprête à se mettre au lit. Blue Jasmine, le dernier film de Woody Allen, vaut surtout par son interprète principale, Cate Blanchett, qui se donne à fond dans cette comédie « financière » tournant parfois au théâtre de boulevard. Le montage – allers-retours incessants entre le passé et le présent – est remarquable mais la musique de jazz (dans le style New Orleans qu’affectionne et pratique le cinéaste) bassine à la longue.
En sortant de la salle du cinéma MK2 quai de Loire, il fait nuit (vers 21 heures quarante), et le métro aérien de la place Stalingrad gronde, toutes fenêtres allumées. La soirée est douce, les pique-niqueurs boivent encore leurs bières sur les bords du canal.
À la Pointe Poulmarch, la pub taguée de l’autre fois a déjà été remplacée par une autre fresque : une bombe chasse l’autre.
(Photos : cliquer pour agrandir.)
brigetoun a dit:
résumé de ce plaisir matinal – impression mitigée pour le film – Paris est beau dans vos mots et images – je préfère la nouvelle version de la pointe
Dominique Hasselmann a dit:
@ birgetoun : oui, déçu par le film (émotion superficielle, le jeu d’actrice l’emporte sur la profondeur), et surpris par le tag libéré.
gballand a dit:
Bien, je laisse donc Woody Allen pour le moment, il y a tellement d’autres films. Les nuits semblent belles à Paris…
Dominique Hasselmann a dit:
@ gballand : non, vous pouvez courir le voir, je me suis aussi amusé à aller à contre-courant de la critique unanime !
Zéo Zigzags a dit:
Je n’aime plus Woody Allen depuis longtemps. Mais j’aime beaucoup ta dernière photo nocturne, ses tons brûlés et ses marcheurs tellement en harmonie avec les personnages du fond, plaqués au mur sans égard pour leurs proportions relativement aux « réel » ou même entre eux. La couleur et la mise en scène, le rythme figé des personnes réelles devenues objets au même titre que le lampadaire – projecteur de la scène – près de l’un d’eux, donne peut-être, tiens, un ton existentiel plus fort que les derniers films de Woody ?
Dominique Hasselmann a dit:
@ Zéo Zigzags : après « Match Point », il semble être sorti du court…
colorsandpastels a dit:
D’accord avec l’analyse du film que nous avons dû quitter précipitamment 5 minutes avant la fin. Photos magnifiques !
Dominique Hasselmann a dit:
@ colorsandpastels : la fin rehausse quand même le mélo appuyé…
colorsandpastels a dit:
rhaaa zut, j’ai raté ça :)))
@ colorsandpastels : juste loupé le dernier virage (ou rivage), vous y retournerez pour cinq minutes (mais il passera bien à la télé un jour). D.H.
Désormière a dit:
Woody Allen est comme un peintre qui ne peut cesser de créer encore et encore des tableaux parfois ratés. Sauf qu’une fois sur l’écran il ne peut plus les brûler. Mais pour qui a vu « Match point » et bien avant: « Intérieurs » ou « Meurtre mystérieux à Manhattan » – et je ne parle pas bien sûr de quelques autres films cultes – Woody Allen reste le cinéaste que l’on a envie de suivre, au risque d’être parfois déçu. J’irai voir « Blue Jasmine », bien sûr, comment faire autrement ?
Dominique Hasselmann a dit:
@ Désormière : exactement (pour moi, Match Point est un chef-d’oeuvre : après, Woody Allen aurait dû se retirer du tournoi).
dominique autrou a dit:
L’âge aidant, on a tous tendance à se répéter.
L’âge aidant, on a tous tendance à se répéter.
Dominique Hasselmann a dit:
@ dominique autrou :
Ah bon, tu crois ?
Ah bon, tu crois ?
Chesnel Jacques a dit:
« la musique de jazz bassine à la longue » : BASIN STREET BLUES !
Dominique Hasselmann a dit:
@ Chesnel Jacques : excellent (je précise : dans ce film-là, comme un arrière-fond permanent avec clarinette, l’instrument chéri de W.A. dont il joue lui-même avec une application plutôt laborieuse) !!!
Zoë Lucider a dit:
Ma foi, j’avais bien aimé Midnight in Paris parce que c’est un bel hommage à la ville. Ces photos sont une belle illustration de la nuit sur les bords du canal
Dominique Hasselmann a dit:
@ Zoë Lucider : oui, mais là W.A. remplace ses récentes cartes postales (Paris, Rome…) par des cartes conjugales assez caricaturales.
burntoast4460 a dit:
Le Woody Allen en Italie m’avait plutôt déçu. J’irais voir le nouveau, comme toujours. Belle création d’ambiance, là où il n’y avait peut-être aucune ambiance.
Dominique Hasselmann a dit:
@ burntoast : l’ambiance est souvent dans la transposition.