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"mauve on !", écologique, Centre Pompidou, exposition actuelle, Paris, Pierre Huyghe, politique, René Huyghe
Je ne connaissais pas les réalisations de Pierre Huyghe. J’ignore s’il y a une parenté entre ce plasticien, photographe, vidéaste, architecte, travailleur forcené du cerveau dans l’hémisphère créativité, et René Huyghe : nul doute que le second aurait repéré le premier dans son élévation hors normes, hors le quotidien en plomb, grâce à l’exposition actuelle (53 œuvres présentées) du Centre Pompidou à Paris (vue le 7 octobre, avec assez peu de visiteurs).
La presse a semblé unanime sur la réussite de cette manifestation pacifique et pourtant politique, avec notamment son aspect écologique.
C’est vrai, j’ai été aussi emballé par l’installation, la performance, le délire, l’onirisme, l’imprévu, le naturel et l’artificiel, la nuit et le jour, le chien à la patte colorée (mauve on !) vivant et suivant l’homme à la tête de feu, la pluie, la neige, la glace, les films, les photos, le labyrinthe de l’inattendu, les couloirs du temps ou de la mémoire (peut-être la même chose ?), la matière et l’intouchable, le souffle et la musique (peut-être la même chose ?), les partitions murales – réparties en Cage – les fourmis, les abeilles, les insectes marins, une tête de Brancusi dans l’aquarium, les masques et les visages de l’autre côté, les couleurs flashy ou éteintes, les néons intermittents, le personnage au profil d’oiseau de proie, les vacances, les constructions interrompues, le pique-nique américain, George Bush, les trous ou lieux décalés au travers desquels contempler ce monde étrange, fascinant, dérangeant, réveillant, surprenant, détonant, caressant, irritant, apaisant, respirant, aspirant, défiant toute raison avec raison, tout calcul avec recul, toute définition avec détermination, création à son point fixe ou absolu (peut-être la même chose ?), invention de la permanence ou du mouvement, cadrage de la réalité dans sa déformation, prise hors-champ de l’inconcevable, concrétisation des éléments de la nature dans un espace muséal, médusant, amusant, riant, dansant, scintillant, glissant, ébouriffant, déconcertant, attirant, séduisant comme un rêve dans lequel j’aurais voulu rester indéfiniment sans regarder juste une seule fois les aiguilles du cadran de ma montre.
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