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Au retour
station Jaurès en réfection
puis la place du Colonel-Fabien
une sorte de continuité
figures en noir et blanc
qui se soucie encore
de ces noms inconnus
perdus ou perclus
sauf dans les mémoires
attachées à l’Histoire
des boutiques ferment
le petit commerce commence
à plonger
tous ces gens que l’on croise
sont-ils en règle
possèdent-ils bien les « papiers » (survivance du mot)
qu’ils doivent être en mesure de présenter
aux forces de l’ordre
les solitudes se frôlent
ou s’épaulent
comme des dominos
en cascade
ou des feuilles
qui tourbillonnent
avant la chute
sur le macadam gris
le bitume noir et
dans le regard
d’un trottoir
sans pitié
(Photos : cliquer pour agrandir.)
(Miles Davis, Human Nature)
[ ☛ FIN ]
brigetoun a dit:
les papiers ou non, le bitume, les solitudes qui se frôlent… la ville
nous l’aimons
Dominique Hasselmann a dit:
@ birgeetoun : chacune a son charme…
gballand a dit:
Une plongée économique et un regard au ras du trottoir, sauf pour la première photo qui fait l’effet d’une menace 😉
Dominique Hasselmann a dit:
@ gballand : construction (logements sociaux ?)…
biscarrosse2012 a dit:
Dans le voyage de retour (troisième volet), la poésie, dépouillée de tout décor inutile, redevient feuille d’automne. Par des mots de plus en plus justes et touchants — jusqu’au désespoir des derniers vers —. elle réfléchit sur elle-même à travers le constat de la tragédie qui change.
Dominique Hasselmann a dit:
@biscarrosse2012 : Sartre et les guéridons : les faisait-il tourner ?
lizathenes a dit:
Il est curieux quand on croise un noir dans les rues de Paris de se demander s’il a des « papiers » car bon nombre d’entre eux qui se promènent dans la capitale n’ont besoin que d’une simple carte plastifiée et non falsifiable -à ce qu’il paraît – à l’effigie de la République, car les Antilles sont encore un département français – comme autrefois l’Algérie. Pour ce dernier point, n’y voyez aucune nostalgie, bien sûr.
Dominique Hasselmann a dit:
@ lizathenes : je pense que devez confondre avec Jean-François Copé car ici, dans ces lignes précisément, c’est un discours indirect, non personnel et repris des hommes politiques de la réaction ou des médias dominants… (mais merci pour la leçon de géographie !).
jeandler a dit:
Encore une librairie qui liquide son stock sans oublier d’autres enseignes déjà fermées ! La ville perd de son âme.
Dominique Hasselmann a dit:
@ jeandler : mais l’éditeur Stock tient le choc !
PdB a dit:
ah la nature humaine vaste et beau débat (surtout interprété par ce trompettiste plutôt magique) (merci pour ce chant)
Dominique Hasselmann a dit:
@ PdB : on préfère ce début (à la fin) plutôt que le débat…
dominique autrou a dit:
La solitude, c’est bien, quand on connait quelqu’un avec qui en parler.
Dominique Hasselmann a dit:
@ dominique autrou : « Le scepticisme est l’ivresse de l’impasse. »
(Cioran, De l’inconvénient d’être né, Idées/Gallimard N°480, page 133)
lizathenes a dit:
Je ne faisais pas cette réflexion pour vous spécifiquement mais par rapport à une réalité. Quand il y a un contrôle de police et que passe un noir on lui demande ses papiers systématiquement. Personne ne pense une seule seconde que ce passant puisse être Français.
J’ai simplement rebondi sur une partie de votre texte en relation avec les photos : « possèdent-ils les papiers » .
Dominique Hasselmann a dit:
@ lizathenes : OK, c’est ce que j’ai voulu faire (mais peut-être pas réussi) : inscrire ici une « opinion courante »…
Zoë Lucider a dit:
Ton billet me permet de découvrir James Marangé dont j’ignorais tout. J’aurais sans doute poussé la porte de la librairie pour ce titre. Promenade poétique.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Zoë Lucider : tu as de bons yeux car la photo n’est vraiment pas nette (mais j’ai depuis longtemps, parmi d’autres, ce cahier de L’Arc sur Sartre)…
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Brigitte Giraud a dit:
Les terrasses sont vides. On aurait envie de s’y asseoir et d’oublier un moment « ce qui fait débat ».
Dominique Hasselmann a dit:
@ Brigitte Giraud : ne pas hésiter à le faire, tant que l’automne est doux…