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"Jardin d'enfants", Hespérides, Kubrick, Paris, quai de Valmy (10e), vers justifiés
Vous leur mettez de l’engrais
vous arrosez de temps à autre
bien surveiller la pousse car
ils ont tendance à se déliter
leur fulgurance attaque alors
sans prévenir et la pluie s’y
met en rigolant avec caniveau
qui déborde des goûts et puis
des couleurs aux joues rouges
enfants-radis à cueillir pour
l’entrée ou la sortie avec le
cri de l’école ou l’attente à
la récréation des abeilles en
butinant les visages laissent
des taches de rousseur mais à
travers le tamis la plage est
là les vagues précises et que
vient faire un tel chapeau de
paille il flotte à la surface
image d’un film avec Scarface
enfants ou rangs d’oignons il
faut prendre vos distances et
alignez-vous sur votre voisin
l’âge de raison ne durait pas
107 ans si l’on respectait le
mode d’emploi de ces potagers
avec coiffures en épis et les
salades en perruques hors-sol
vos branches sont des bras et
vos feuilles des mains et vos
têtes des choux-fleurs il est
utile de faire attention à ce
coupe-coupe vous serez élagué
de toute ambition lorsque vos
notes seront révélées faibles
piqûres dans la chair du bras
marques d’infamie au front et
lame d’échafaud minuscule sur
la table gravée au nom des si
petites amoureuses enfuies le
silence de la terre retournée
la glaise semblable à un plan
de tranchées en 14-18 dans un
film de Kubrick la guerre des
boutons ce sera plus tard car
vous aurez grandi, fleuri, et
les Hespérides seront vivaces
(Paris, hier, quai de Valmy, 10e. Cliquer pour agrandir.)
brigetoun a dit:
ne trouver rien à dire – aimer, simplement
Dominique Hasselmann a dit:
@ brigetoun : la photo est plutôt brumeuse…
potaux a dit:
Très joli poème .
Zoé, petite fille de J-J Potaux
Dominique Hasselmann a dit:
@ potaux : bien la cultiver !
Eugénie a dit:
Les vous auxquels s’adresse le début du poème semblent disparaître au fur et à mesure du texte, jusqu’à l’arrivée à la photo…
J’aime beaucoup ce que tu as retenu pour faire voir chaque âge,
Dans le Nord, c’est à « l’asile » qu’on déposait les petits enfants le matin.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Eugénie : c’est écrit au fil du clavier (en essayant simplement de respecter la contrainte « typographique »)…
Dans le Nord, « le droit d’asile » existait donc déjà !
Francesca a dit:
Touchée/coulée par ce bel exercice où tu excelles !
Dominique Hasselmann a dit:
@ Francesca : je te lance une bouée, accrochée sur le pont tout près !
Désormière a dit:
Enfants-radis, mignons à croquer.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Désormière : merci à vous, la… « fane » fidèle !
Zoë Lucider a dit:
Ma foi, les choux et les roses sont drôlement bien gardées.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Zoë : j’ignore à quand remonte cette porte avenante (à côté de la caserne de pompiers)… qui m’a donné l’idée de ces quelques mots !
PdB a dit:
c’est vrai, la photo est floue, mais les mots et les justifications ne le sont pas… (jamais vu cette porte…)
Dominique Hasselmann a dit:
@ PdB : on dira que certains de nos souvenirs d’enfance sont parfois également flous, donc ceci en pourrait être une bonne reproduction !
Oui, c’était aussi la première fois que je voyais cette porte, de l’autre côté de la grille c’est une sorte de débarras…