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"L'Or", Blaise Cendrars, orpailleur à vendre, Paris Xe, place Jacques Bonsergent
« RÊVERIE. Calme. Repos.
C’est la paix.
Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non.
Non. : c’est l’OR !
C’est l’or.
Le rush.
La fièvre de l’or qui s’abat sur le monde.
La grande ruée de 1848, 49, 50, 51 et qui durera quinze ans.
SAN FRANCISCO ! (…) »
« Nous continuâmes la montée et arrivâmes dans ce fameux Eldorado. Le temps s’était un peu découvert. Dans la soirée nous fîmes un tour sur les rives du canal qui charriait à pleins bords des eaux gonflées par la pluie. Je fis fonctionner les écluses, instantanément il se vida et nous descendîmes alors dans son lit à la recherche de l’or. Nous trouvâmes beaucoup de petites parcelles et Mr. Marshall et quelques ouvriers me remirent même des petits grains. Je leur dis que j’en ferais faire une bague dès que ce serait possible en Californie et, en effet, je fis faire cette bague beaucoup plus tard, en forme de chevalière : à défaut d’armes, j’y fis graver la marque d’édition de mon père, un phénix se consumant, et à l’intérieur de l’anneau il y avait l’inscription suivante :
LE PREMIER OR DECOUVERT
EN JANVIER 1848
Trois crosses d’évêque, la croix bâloise, et mon nom : SUTER. »
Blaise Cendrars, L’Or, Denoël, Le Livre de Poche N° 293, 1966 (pages 79 et 89-90).
(Paris. hier, place Jacques Bonsergent, Xe. Cliquer pour tamiser les détails.)