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Dans cette longue rue qui mène à la porte de la Chapelle (18e), jeudi, j’ai lu cette inscription qui m’a fait penser au film des frères Coen, et puis j’aimais l’aplat du mur marron sur lequel elle avait été taguée (et sans doute bientôt effacée, que l’on se rassure). Qui a peint des tableaux de cette couleur ? Rembrandt, théoricien en acte de la lumière, était spécialiste de l’ombre portée : ici la surface, plus grande que celle d’une de ses toiles les plus célèbres, est purement rectangulaire et la teinte est plate (rouleau et non pinceau), comme une image colorisée d’autoroute – on la prend juste un peu plus loin – et purement verticale.
(Paris, 6 décembre, 12h.09. Cliquer ou bouger l’image pour l’agrandir.)
Et dans l’immense couloir d’immeuble où je passais hier matin pour rendre visite à un ami habitant le 15e, j’ai admiré cette véritable sculpture d’un artiste peut-être anonyme, élancée avec ses angles modernes et faisant irrésistiblement allusion à l’ébène et aux débuts de la découverte de la création africaine par les peintres cubistes. Il doit être agréable de longer quotidiennement ce qui ressemble presque à la vue prolongée d’un pan de l’Histoire de l’art moderne : hommage rapide à l’ébéniste inconnu.
(Paris, 7 décembre, 10h.46. Cliquer ou bouger l’image pour l’agrandir.)
(Duke Ellington, Black and Tan Fantasy)