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David Seymour (dit Chim), expo, films, Gerda Taro, guerre d'Espagne, La Valise mexicaine, Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paco Ibáñez, photos, Robert Capa
Une fois entré dans l’Hôtel de Saint-Aignan et en traversant la cour du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (71, rue du Temple, Paris, 3e), les bannières de l’expo qui reprennent les noms des photographes Robert Capa, Gerda Taro (sa compagne) et David Seymour (dit Chim) virevoltent au vent et sous la pluie : par moments, les lettres sont retournées ou disparaissent, comme tant d’hommes et de femmes au moment de la « guerre d’Espagne » puis plus tard.
L’intérêt de cette « triple » exposition (jusqu’au 30 juin) titrée La Valise mexicaine (celle, retrouvée en avril 2008 contenant 4 500 négatifs que l’on croyait perdus à jamais) tient non seulement au « flash-back » historique auquel elle permet d’accéder – et qui déborde des limites de la guerre civile espagnole jusqu’aux camps d’internement établis en France – mais à l’impression forte qu’elle donne du combat courageux et désespéré contre les fascistes.
L’ensemble des photos, tirages, contretypes, des films, des documents, des lettres, et même des objets, recrée comme un étrange théâtre d’ombres où les personnages fixés ou en mouvement sur la pellicule jouent parfois leur dernier rôle, et le répètent pour l’édification de ceux qui les découvriront plus tard, le jour peut-être où règnera un semblant de paix.
À Barcelone, fin août 2009, j’avais visité une exposition consacrée à Robert Capa et Gerda Taro : la même volonté dans le regard de ces photographes, le désir de témoigner de manière irréfutable, au plus près des situations, avec la prise de risques et la capture rigoureuse de l’image des combattants républicains et de leur détermination, tout se retrouve à nouveau ici, mais multiplié par le nombre de clichés et l’élargissement des zones de guerre parcourues, comme dans un puzzle héroïque enfin complété avec ses pièces manquantes en noir et blanc.
(Photos : cliquer pour agrandir le champ de vision.)
(Paco Ibáñez, Andalouces de Jaén)