Étiquettes
À contre-vent, galerie Lelong, Hélène Cixous, Paris 8e, Pierre Alechinsky, rue de Téhéran
« Suivons leur fugue
Alechinsky de droite à gauche
Tient le pinceau par le bout de la queue.
Laisse faire le pinceau. Pinceau et Alechinsky en pincent l’un pour l’autre.
Les deux à la fois droits et souples.
Pinceau va et vient comme un chien. Flaire. Lève traits, touches, traces. Cherche. Tente. Parcourt l’hémisphère droit.
File comme dans un rêve »
Hélène Cixous, À Contre-vent, (Galerie Lelong, 2012, Cahiers d’art contemporain N° 155, page 10, sert aussi de catalogue, 20 €).
L’expo à la galerie Lelong (13, rue de Téhéran, Paris 8e) se termine le 3 novembre : il fallait y faire un saut, samedi après-midi, car Pierre Alechinsky présente ici des peintures récentes, qui datent même pour certaines de cette année (il a fêté ses 85 ans vendredi dernier).
Ce que j’aime ici, c’est la répartition des œuvres – au sous-sol de l’entrée principale puis à l’étage des grandes salles auxquelles on accède, par l’extérieur, en gravissant un escalier de marbre blanc – sous l’étendard générique de la formule À contre-vent.
En regardant ces tableaux d’Alechinsky où domine l’encre de Chine, rehaussée de quelques touches de couleurs – ne serait-ce que dans le filetage des bordures de ses toiles dont il a le secret – je me disais qu’il s’agissait aussi d’une contre-lame : un flux qui s’attaque au courant dominant, qui déjoue la vague principale et s’en va, vainqueur, dans le sens décidé par le mouvement du pinceau.
L’abstraction apparente des œuvres (démentie par les titres donnés malicieusement par l’artiste) est une fausse piste clairement assumée ; chacun se laisse emporter par le souffle éolien ou la résistance qu’il provoque de manière à la fois terrestre et maritime, ainsi les courants ascendants ou descendants nous font-ils naviguer ailleurs : peut-on demander plus belle croisière au capitaine Alechinsky ?
brigetoun a dit:
j’aime quand ses tableaux trouvent cette belle unité qu’ils semblent avoir là, quand la bordure n’envahit pas tout ou presque comme il y a quelque temps.
Un bien beau billet
Dominique Hasselmann a dit:
@ brigetoun : Alechinsky a toujours été attiré par le hors-cadre…
Bonheur du Jour a dit:
Merci pour toutes ces photos. C’est super qu’on vous ait permis de les prendre et de les partager avec vos lecteurs.
J’aime tant la peinture…. En regardant les photos, j’avais l’impression de me promener dans un jardin.
Bon dimanche.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Bonheur du Jour : pour Edward Hopper, ce sera plus tard !
jeandler a dit:
Un hors-cadre bien apprivoisé, la couleur discrète comme à la tombée du jour, souvenir de jours meilleurs, notre monde en grisaille d’horreurs et de souffrance.
Dominique Hasselmann a dit:
@ jeandler : il y a de cela mais lisez aussi les titres des tableaux…
jeandler a dit:
Titres que je ne vois point et cependant mes lunettes sur le nez…
@ jeandler : il suffit de cliquer sur le lien qui met en rouge ce mot au dernier paragraphe. D.H.
les cafards a dit:
tu as raison ce n’est pas vraiment de l’abstraction. On va aller y faire un saut
Dominique Hasselmann a dit:
@ les cafards : c’est du Alechinsky !
Gilbert Pinna a dit:
Alechinsky, le dessin, son au-delà, son en-deçà… merci pour la visite !
Dominique Hasselmann a dit:
@ Gilbert Pinna : je devinais que cela vous plairait…
brigitte giraud a dit:
Ah c’est bien de voir ces images ! A défaut d’y aller, j’ai acheté le livre de l’expo, alors ce que tu montres donne de la chair à l’expo et au livre. Ce que j’aime chez Alechinsky, ce sont ses noirs et le tableau dans le tableau parfois…
Merci Dominique !
Dominique Hasselmann a dit:
@ brigitte giraud : Hélène Cixous sait en parler…
jjdorio a dit:
LES TOURS D’ALECHINSKY
» Entre le rêve et la révolte la raison vacille
Tours de sang dans le vent tournis
Brasillants tourniquets »
Joyce Mansour
YKS NIH CELA
ALEC HIN SKY
DES TRACES
DES MENACES
DES ENCRES
JETANT LEURS BLEUS
DANS LE FOUILLIS
DES SENSATIONS
ET DES AFFECTS
À LA LETTRE
MAIS SANS L’ÊTRE
OU ALORS BIEN CACHÉ
SOUS LA COULEUR
DES GESTES INACHEVÉS
J’AI SANS DOUTE
TOUT FAUX
SOUS LE FEU
DE CES OEUVRES PLAQUÉES
AU MUR D’UN MUSÉE
TOUS CES GARGOUILLIS
QUE JE NE SAIS VOIR EN PEINTURE
MAIS COMME DES ASTRES
BRASILLANTS TOURNIQUETS
BIEN MALIN QUI PRÉTEND DÉJOUER
LES TOURS D’ALECHINSKI
Dominique Hasselmann a dit:
jjdorio : oui, tours et détours (Joyce Mansour lucide à son tour).
50phik4 a dit:
Waow, merci pour cette visite virtuelle, Dominique.
Faut aussi aller voir Van Gogh vs Hiroshige, j’ai l’impression que ça doit être passionnant.
Dominique Hasselmann a dit:
@ 50phi4 : il y a trop d’expos en ce moment à Paris. Comme dirait Annie Le Brun : « Lâchez tout ! » (je plaisante à moitié).
Mais on peut déjà voir un Hopper sur ton site (puisque tu y es allée dimanche)…
dominique autrou a dit:
Ce sont des lithos ? Ce type a inspiré des générations de bédéistes, on dirait. C’est bien simple, je croyais qu’il était mort (mais je suis d’une ignorance rare, en l’espèce). Délicieux en tous cas.
Dominique Hasselmann a dit:
@ dominique autrou : non, toiles marouflées, encre de Chine.
BD ? Pour certains aplats ?
Zoë Lucider a dit:
Encore une que je ne verrai pas, heureusement que tu nous en fais d’excellentes présentations.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Zoë Lucider : ce ne sont que quelques coups de sonde au hasard du désir.
Pingback: Bloguer ou ne pas bloguer » Les Ents lisent-ils l’Ogham
Pingback: Deux nuances de Vert (seulement) « Le Tourne-à-gauche