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J’ai vu, jeudi en début d’après-midi, Sur la route au MK2 quai de Seine (Marin Karmitz a mis aussi la main à la production), le film de Walter Salles, d’après le livre de Jack Kerouac (Gallimard, 1960, traduit de l’anglais par Jacques Houbard).
Il faisait très chaud dehors, et presque trop frais à l’intérieur (pas plus d’une vingtaine de spectateurs, à 13 heures cinquante, dans l’obscurité avec fenêtre vers ailleurs).
(Photo : cliquer pour élargir.)
Quoi que puisse en penser le critique de Libération qui fait la moue (nulle, en effet) – mais en accord avec l’avis de ceux du Monde ou de Télérama – ce road movie emporte l’adhésion, comme l’aérodynamique véhicule Hudson ses passagers dans les paysages immenses des USA.
J’aime particulièrement ces plans fixes où la voiture traverse l’écran, à fond la caisse, telle une fusée romanesque. Et la musique concrète des petits marteaux de la machine Remington sur les pages qui se noircissent à une vitesse accélérée (un véritable rouleau compresseur, vers la fin), même si la lettre « y » est un peu usée ou mal nettoyée.
Certes, un film n’est pas un livre, et vice-versa : pourquoi bouder ainsi des plaisirs différents ?
En rentrant (à pied) du cinéma, j’ai recherché et retrouvé mon exemplaire Folio (N° 61, achevé d’imprimer le 10 mars 1972), qui m’avait servi une fois dans une mini-vidéo d’animation mais je ne sais plus sur lequel de mes trois blogs, ni où précisément.
(Scan : cliquer pour enfumer.)
Mais, what a surprise !, à l’intérieur du livre j’avais gardé une copie d’un article du monde.fr datant du 20 septembre 2005.
Et signé, curieusement, par Alain Salles.
(Scan : cliquer pour déchiffrer.)
(Canned Heat, On The Road Again)
brigetoun a dit:
heureuse de penser que finalement ce n’est pas une trahison – et sourire (m’arrivent des rencontres semblables) aux retrouvailles avec traces oubliées dans les livres
Dominique Hasselmann a dit:
@ brigetoun : l’argumentation (si l’on peut dire) de Bruno Icher ne vaut pas un rond.
« Comme si un roman ne se suffisait pas à lui-même », dit-il : donc on ne pourrait jamais adapter à l’écran une oeuvre littéraire ? Et peut-être jamais écrire sur un tableau (qui se suffit à lui-même), etc. Les arts sont différents, les images mentales aussi.
Le film Le Jardin des Finzi-Contini est aussi beau, d’une autre façon, que le livre de Giorgio Bassani.
J’y repense à cause du tremblement de terre qui a touché récemment Ferrare (où l’on peut voir le bâtiment et la rue pavée où ont été tournées quelques scènes par Vittorio de Sica).
Francesca a dit:
La première chose à laquelle j’ai pensé lorsque j’ai appris le tremblement de terre en Emilie, c’est au jardin des Fizzi-Contini… en me souvenant aussi d’avoir assisté en 1998, en direct à la télé depuis ma chambre d’hôtel à Sienne , le coeur serré, à la chute en deux temps d’un délicat clocher.
A propos de Giorgio Bassani on ne sait pas assez qu’il est la voix italienne d’Orson Welles dans « La ricotta » de Pasolini : « Io sono un uomo del passato… »
Et à propos de route…j’ai pas mal dévié !
@ francesca : toutes les routes mènent peut-être à Ferrare ? D.H.
gballand a dit:
Et Walter Salles est loin d’être un mauvais réalisateur. Je me souviens de « central do Brasil » » meia noite » et d « une famille brésilienne » qui avaient fait mes délices…
Dominique Hasselmann a dit:
@ gballand : ses « Carnets de voyage » (d’après Che Guevara…) étaient excellents, même si le terme de « motocyclette » avait disparu du titre que portait le livre. Mais la Norton 500 cm3 était bien là.
JEA a dit:
il jouait aux dés, il a perdu, condamné à reprendre la route
Dominique Hasselmann a dit:
@ jEA : le bitume ressemble parfois à un tapis (volant).
Dominique Autrou a dit:
C’était l’époque des départs instinctifs, pas volontaires (enfumer nuit gravement à la démocratie).
Dominique Hasselmann a dit:
@ Dominique Autrou : tout dépend d’où proviennent les nuages.
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