Étiquettes
"racisme anti-Blancs", barricade, Bartholdi, Centre Pompidou, Léopold et Charles Morice, Mai 68, mur de Berlin, pavés, place de la République
(Photo prise hier. Cliquer pour agrandir.)
– On n’est jamais trop prudents !
– Tu dis ça pourquoi ?
– Parce que, même sur les chantiers, ils attachent leurs machines…
– C’est quoi ce truc, un compresseur, un groupe électrogène ?
– Je n’en sais rien, mais Marx disait que les prolétaires devaient se débarrasser de leurs chaînes : là, ce sont les outils qui se retrouvent prisonniers.
– Oui, mais plus rien n’est sûr, tu tournes un instant la tête, ton vélo a disparu, sans compter la montée du « racisme anti-Blancs »…
– Heureusement, ici il y a surtout des travailleurs immigrés !
– Ils vont nous mettre en scène une belle place de la République, celle à laquelle ils doivent tant.
– Je ne sais pas s’ils se rendent compte du privilège qu’ils ont de pouvoir lui refaire une beauté…
– Imagine-la, cette femme fière, une fois dévêtue de son manteau de ravalement – une sorte de gigantesque burqa en plastique posée sur son squelette tubulaire – elle va illuminer l’endroit, et même l’envers, elle sera l’épicentre de tous les regards et des convoitises…
(Photo prise le 5 septembre. Cliquer pour agrandir.)
– La République nous appelle ! Tu sais qui l’avait sculptée ?
– Non. Bartholdi ?
– Tout faux ! C’étaient les frères Léopold et Charles Morice (Lucien n’était pas né). Seulement, il y a beaucoup de bas-reliefs à astiquer.
– Mais tout autour, il est prévu quoi ?
– Rassure-toi, le piéton sera roi, rafraîchi le jour, éclairé le soir : un vrai parc de loisirs.
– J’espère qu’ils vont virer ces amoncellements de pavés, ça rappelle de mauvais souvenirs…
– T’inquiète ! J’ai entendu dire qu’au Centre Pompidou, avec ces surplus récupérés, ils allaient reconstituer une « vraie » barricade de Mai 68, un peu comme à Berlin on trouve encore des morceaux du mur abattu en 1989.
– Tout finit par des musées, ça rassure, finalement ! Ce serait comme une expo-scission…
– Oui, l’Histoire, à la longue, est toujours payante.
gballand a dit:
Un dialogue enlevé où l’histoire et le présent sont aux places d’honneur. Bien joué.
En ce qui concerne le « racisme anti-blancs », Coppé a dû vraiment en souffrir, surtout dans le quartier où il habite 😉
Dominique Hasselmann a dit:
@ gballand : Copé souffre de tellement de maux…
brigetoun a dit:
délicieux dialogue avec plein de petits sourires dedans, et puis ce rêve : une république rénovée,
Dominique Hasselmann a dit:
@ brigetoun : un grand décapage est régulièrement nécessaire.
jeandler a dit:
Prompt et enlevé, le dialogue, comme au café du coin comme l’on n’en entend plus…
Même les grues sont enchaînées, aujourd’hui , mon bon Monsieur.
Dominique Hasselmann a dit:
@ jeandler : pour certaines, c’est toujours le pied !
alainlecomte a dit:
ah! tous ces pavés! on en ferait bien quelque chose!
Skif a dit:
J’ai beau agrandir le dernier cliché, je ne vois pas bien: sous les pavés, il y a la plage, ou non? Une vieille question qui me tarabuste….
Dominique Hasselmann a dit:
@ Skif : sa dénomination est même « Paris-plage » !
Dominique Hasselmann a dit:
@ alainlecomte : c’est prévu !
Gilbert Pinna a dit:
(… libérez nos barricades !…libérez nos barricades !… )
Dominique Hasselmann a dit:
@ Gilbert Pinna : très bien, il aurait fallu la souffler à Dany…
PdB a dit:
A quand les péages pour les automobilistes aux portes de Paris comme au bon vieux temps des barrières (Ah Londres, quel paradis) (de riches ah oui)? Quelle belle ville que voilà…! La hausse des loyers ? des loyers ? quels loyers ? ne sommes nous pas tous devenus des petits propriétaires ? Elle se moque comme d’une guigne de la difficulté des transports en commun (prenez un moment le 75 en départ de Colonel Fabien pour rallier le Pont Neuf si vous avez deux heures à perdre; ou empruntez la ligne 13 Asnières Chatillon, vers dix sept ou dix huit heures, vous m’en direz des nouvelles) (ah oui, pardon, c’est la régie autonome, pas la municipalité : elle, elle n’a rien à voir avec ça…) . République ? Quelle république ? On pense doucement aux travaux de creusements de trous et de rebouchages du début des années trente… Faire et défaire, c’est toujours travailler. Et il y a du travail, en effet… Ce sont des travaux coûteux et inutiles qui ne servent qu’à une chose : donner à l’aile écologiste de cette municipalité des gages afin d’être reconduite… (le fait que le maire actuel ne se représente pas la fois prochaine ne change rien)
Dominique Hasselmann a dit:
@ PdB : merci pour votre commentaire.
Belleville, oui, ça dépend où.
Mais la République, on peut l’apercevoir, si on y tient.
PdB a dit:
c’est en auto qu’elle est difficile à atteindre…
@ PdB : il vaut mieux, dans Paris, se déplacer en transports en commun (voir l’exemple de Berlin) ou à vélo ou à pied, même si Autolib’ est un succès paradoxal (y compris pour Cédric Bolloré). D.H.
les cafards a dit:
on va faire provision de pavés pour les mauvais jours à venir
Dominique Hasselmann a dit:
@ les cafards : prudence est mère de sûreté.
Francesca a dit:
La « Sûreté », ce n’est pas pour nous rassurer… On lui balancerait bien, en chantant, trois petits pavés !
Dominique Hasselmann a dit:
@ Francesca : les dictons peuvent être lancés ironiquement !