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ADN de caoutchouc, chantier, Eric Losfeld, Jim Thompson, paysage
Au milieu du no man’s land (Le Terrain vague ? Eric Losfeld revenu ?), il y avait ce ruban, cette ligne de démarcation qui rappelait les anciennes barrières frontalières rouges et blanches, sans que l’on puisse apercevoir un contrepoids d’un côté et un gabelou de l’autre.
Là, le chantier s’étendait, les engins avaient laissé leurs stries dans la glaise et la boue, c’était leur ADN de caoutchouc, et l’on ne comptait pas une âme qui vive, ni encore moins 1275 comme chez Jim Thompson.
Soudain, un Noir en chasuble verte surgit de je ne sais où et me demanda :
– Vous prenez des photos ?
– Oui, juste en passant.
– Mais ce n’est pas bien !
– Ah, j’ignorais…
Et je partis puisque, de toute façon, j’avais pu déjà photographier ce que je désirais sans que personne n’apparaisse et ne s’en soucie.
Ils construisaient quoi, en cet endroit ? De nouveaux immeubles, des résidences « sociales » ? Leurs futurs habitants auraient qui, en mai 2012, comme président(e) de la République ?
Le temps était au gris, comme la mélancolie du lieu. Mais l’on décelait une harmonie discrète et peut-être quelque chose de caché dans le paysage, même encadré par des palissades métalliques.
(Photo : agrandir est possible.)
(Muddy Waters, Twenty Four Hours)