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Le bateau qui est encordé devant l’un des deux cinémas MK2 ne présente certes pas l’élégance de celui à bord duquel s’embarque, dans le film The Master, l’acteur Joaquin Phoenix. L’eau ne tourbillonne pas aussi joliment (ici elle mire l’immobilité du ciel qui a soudain viré au gris après le matin). Mais, malgré les efforts de Paul Thomas Anderson, la mise en scène est restée, pour partie, à quai, faute d’un scénario qui tienne solidement le cap.
Le souffle incroyable de There Will Be Blood semble avoir été perdu en cours de route – et les femmes nues de son opus ne possèdent pas le mystère de celles de l’œuvre ultime de Stanley Kubrick.
Seulement une dizaine de spectateurs auront vu, hier en début d’après-midi, dans une salle pas chauffée, la dernière création du cinéaste américain, sauvée quand même par le jeu déjanté de Joaquin Phoenix, et par la musique, les voitures rétro ainsi que la moto (une Norton, je crois) qui file bruyamment dans le désert : indispensable coup de kick à un film dont la démarche théorique (épistémologie de la scientologie ?) demeure, tout compte fait, assez embrumée.
(Photos pouvant être agrandies.)
brigetoun a dit:
mon ignorance est immense – et là ce billet m’apprend que les coccinelles peuvent grossir démesurément et que mon retard dans la connaissance de ce qui a été filmé, se filme, se produit est impossible à combler
Dominique Hasselmann a dit:
@ brigetoun : étrangeté urbaine !
PdB a dit:
j’aime beaucoup le type qui rentre dans l’arbre comme s’il rentrait chez lui, dans la première photo (pour « the master » le scénario manque de pêche c’est vrai, et le « déjantement » du héros – il en fait des kilos Joaquin, bien que quand il se bat avec l’éditeur, on sent bien qu’il retient ses coups, et c’est dommage pour sa crédibilité) (c’est peut-être un de ses potes) (la séquence dans le super marché est assez réussie, mais le film ne repose que sur ce personnage et on s’en fout carrément) (la séquence de la chanson avec les femmes à poils est convenue) (s’il s’était agi d’hommes à poils, ça aurait été plus intelligent, mais il ne faut pas trop en demander : les « citations » ne font pas nécessairement mouche comme le prouve à presque chaque plan Tarentino)
Dominique Hasselmann a dit:
@ PdB : d’accord avec toi sur toute la ligne…
Désormière a dit:
On dirait qu’une chevelure pousse à l’intérieur de la coccinelle géante. (C’est ce que l’on dit quand on n’a pas vu le film).
Dominique Hasselmann a dit:
@ Désormière : un peu comme les poils dans le dos de Jeff Goldblum dans « La Mouche » !
Mais les photos, qui n’ont pas grand-chose à voir avec le film, sont là comme pur décor aléatoire…
biscarrosse2012 a dit:
Souvent, en sortant du cinéma, on s’interroge sur ce que le film voulait dire, ou bien on devient sourds et muets et l’on se borne à dire « magnifique » ou « joli », ou alors « non, non cette fois-ci il aurait mieux fait à laisser tomber », et cetera. On passe une heure et demi dans la nuit et après c’est le jour. Avec son écran rétro-illuminé à jour, le film (que malheureusement je n’ai pas vu), nous a rendus peut-être aveugles, tandis qu’en sortant nous retrouvons le même Paris grisâtre, qui pourtant n’est jamais indifférent. Même s’il n’était pas là, il fait toujours mine de tout savoir…
Dominique Hasselmann a dit:
@ biscarrosse2012 : oui, une sorte de zoom arrière quand on sort du cinéma (ou du film…) et que l’on prend de la distance.
Julien Boutonnier a dit:
Y’a plus que revoir la saga de la Coccinelle de Disney…
Je n’ai pas encore vu « The master ». A ce jour, mon préféré de Anderson reste « Punch Drunk Love » avec un Adam Sandler impeccable et la ravissante Emily Watson.
Bonne journée!
Dominique Hasselmann a dit:
@ Julien Boutonnier : je n’ai pas vu ses premiers films !
jeandler a dit:
Il n’y en a que pour la coccinelle. Combien de points ? Concourt-elle aux Oscars ?
Dominique Hasselmann a dit:
@ jeandler : à vous de faire pencher la balance dans un autre sens (il y a des poissons, aussi)…
Dominique Autrou a dit:
Criblée de blettes, la tomate ne s’en remit pas (elle criait « Salsifis » ?).
Dominique Hasselmann a dit:
@ Dominique Autrou : ce n’était pas « Salafistes » ?
Nomade a dit:
« …l’immobilité du ciel qui a soudain viré au gris après le matin » : bien vu ! Le jour devient un pot à tabac auquel il convient d’ajouter un morceau de carotte.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Nomade : tu sais rouler.
Zoë Lucider a dit:
Aujourd’hui pluie sur Paris. Vu Tabou. Très beau.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Zoë Lucider : de passage ? Oui, Tabou, sans doute le franchir (pas encore fait).
PdB a dit:
Tabou très très très bien vraiment (le son : une merveille) (à voir vite LTàG; il vaz partir des écrans, mais restera comme un classique c’est certain))
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Francesca a dit:
Pas encore vu « The Master » mais ça ne saurait tarder.
J’ai privilégié « Alceste à bicyclette » dont je devinais que le MK2 Gambetta allait le supprimer de sa programmation ; c’est fait et c’est dommage !
Ce film, charmant et bien plus profond qu’il n’y paraît, a été très injustement dégommé par Télérama.
Dominique Hasselmann a dit:
@ Francesca : pas vu, mais le cabotinage de Fabrice Luchini, dont il a fait sa marque de fabrique, m’énerve.
Francesca a dit:
Certes, mais c’est davantage à la télé dont il attrappe la perche goulûment pour en faire les tonnes que les animateurs attendent de lui ; sale gosse ! C’est du gâchis car ce peut être aussi un excellent acteur au ton juste et c’est le cas dans ce film.
@ Francesca : je veux bien te croire (ce n’était pas l’avis des critiques du dernier « Masque et la Plume », dimanche dernier). D.H.